Lorsqu'en France, un patron licencie un employé, aucun média n'écrit : "Un Français a été licencié par un autre Français !". Lorsqu'en Ouzbékistan, un patron remercie un collaborateur, aucun média ne s'exclame : "Un Ouzbek a licencié un autre Ouzbek !". Et c'est pareil en Chine, au Maroc, au Brésil, en Papouasie-Nouvelle-Guinée ou à Barbade. Autrement dit, partout à travers le monde, quand un licenciement se produit, pour peu évidemment qu'il fasse la Une de la presse, on écrit : "Monsieur Machin a été licencié par l'entreprise ou l'organisme Machin".
Partout à travers le monde, sauf en Martinique !
Dans cette charmante île aux fleurs fanées, on écrit : "Des Martiniquais licencient un Martiniquais !".
Tentative d'explication : un Martiniquais serait-il plus Martiniquais qu'un Ouzbek n'est Ouzbek ? Le sentiment national s'exprimerait-il de façon beaucoup plus puissante en Martinique qu'à Barbade ? La "martinicanité" serait-elle considérée comme la Valeur Suprême par les habitants de la Martinique ? Réponse : si c'est "oui", comment alors expliquer que lorsqu'on leur offre cette poussière d'autonomie qu'est l'article 74, ils la repoussent à 70% ? Si c'est "oui" comment expliquer que la Martinique figure dans la liste des très rares territoires encore sous tutelle de la planète et qu'apparemment, les Martiniquais n'ont aucune envie de se libérer de ladite tutelle ?
Trève de plaisanterie !
Cette histoire, cette rengaine plutôt, du "Un Martiniquais licencie un autre Martiniquais" révèle tout simplement le "compère-lapinisme" (la duplicité en français hexagonal) mêlé à de l'infantilisme (voire du négro-infantilisme) qui sévit dans notre société du bas en haut de l'échelle sociale. La "martinicanité" est une carte que l'on abat sur la table lorsqu'on ne dispose plus d'aucun argument sérieux pour s'opposer à une sanction. Martinicanité factice, martinicanité-gadget, martinicanité-démagogie qui ne repose que sur la farouche volonté de conserver ses avantages bien ou mal acquis. Rengaine tout aussi imbécile que le fameux "Neg kont Neg" que l'on ressort dans exactement les mêmes situations.
Au Parc Naturel de Martinique, ce n'est aucunement un Martiniquais qui a licencié un autre Martiniquais. C'est tout banalement un président d'organisme territorial (un élu du peuple donc) qui s'est séparé du directeur dudit organisme (un administratif donc) pour la tout aussi banale raison que ce dernier n'a cessé de multiplier les actes d'insubordination. Comportement puni par la loi...