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La permanence de Bruno-Nestor A. à Saint-Pierre aurait-t-elle été hantée par un zombie ?

La permanence de Bruno-Nestor A. à Saint-Pierre aurait-t-elle été hantée par un zombie ?

     Telle est la gravissime question que se posent les habitants de la cité martyre depuis qu'au lendemain de son élection à la députation, en 2012, Bruno-Nestor A. y a installé une permanence visant à recevoir les doléances de la fort déshéritée population du Nord-Caraïbe. Population à qui il doit une fière chandelle puisque d'à peine 300 voix au premier tour dans la plus grande ville de cette côte, à savoir Schoelcher, il était passé à plus de 1.800 voix au second, cela grâce à l'implication massive du RDM et de son président, Claude LISE.

   Bruno-Nestor A. avait pourtant choisi le meilleur emplacement pour sa permanence : l'entrée sud de la ville. Celle par laquelle on y accède quand on vient de Fort-de-France. Non loin également de deux grands symboles de spiritualité : le Morne d'Orange où trône une statue de la Vierge Marie et les totems sacrés du Grand Saint-Pierre qui font office de frontière symbolique avec la commune du Carbet. Sauf qu'en cinq ans de mandature aucun Pierrotin n'a jamais vu ce local ouvrir une seule fois. Pas une seule petite fois, messieurs et dames ! On n'y a évidemment jamais vu l'ombre de Bruno-Nestor A., trop occupé, disent les mauvaises langues, à faire le représentant de commerce pour le rhum de sa commune, le St-James.

   Comment donc expliquer cette étrange permanence fermée en permanence ?

   Telle est le questionnement philosophique qui hante l'esprit des citoyens non seulement de Saint-Pierre, mais aussi de tout le Nord-caraïbe. Bien entendu les hypothèses sont légion depuis les plus terre-à-terre jusqu'aux plus ésotériques. Les premières se contentent de dire, en dialecte local,  que Bruno-Nestor A. "bien fouté pa mal di Now-Karayib la", ce qui dans la langue de Molière signifie qu'il n'a rien à cirer de la côte Nord-Caraïbe de sa circonscription. C'est une hypothèse qui se tient, qui n'est pas du tout à écarter en tout cas. D'autres font remarquer que quand Bruno-Nestor va offrir du rhum aux grands de ce monde, y compris au Pape, jamais l'idée ne lui est venu de donner "une tite chance" aux autres rhums de la région, pourtant tout aussi délectables que le St-James : le rhum JM du Macouba et surtout  le magnifique rhum Neisson du Carbet avec sa bouteille aux épaules carrées si originale. Non, Bruno-Nestor, en chauvin qu'il est, privilégie systématiquement le rhum de SA commune ! Hypothèse qui se tient elle aussi et qui surtout est aisément vérifiable sur toutes les photos.

   Mais, il existe une hypothèse bien surprenante : la permanence de Bruno-Nestor A. aurait été hantée. Eh oui, habitée par un zombie, quoi ! Certes, ces créatures maléfiques n'agissent que de nuit et l'on pourrait donc se dire que notre cher député pourrait fort bien y recevoir la population entre 6h du matin (heure à laquelle les "dowlis" doivent impérativement quitter la chambre où ils violentent quelque jeune fille en fleur sous peine de retrouver leur forme humaine et donc d'être démasqués) et 6h du soir (heure à laquelle les soukougnan, antikri, tet-san-kò, chouval-twa-pat et autres serkey volan s'amusent à troubler la sérénité des honnêtes gens). A Saint-Pierre, il fait généralement très chaud, le soleil brille férocement et aucun zombie n'aurait jamais osé pointer son nez dehors en plein jour. Donc le Bruno-Nestor ne peut pas avancer l'excuse de la permanence hantée !

   En fait, la seule activité au sein de la permanence fut son ravalement en cette année 2017. Une couche de peinture neuve lui fut appliquée mais l'endroit est resté fermé dur-comme-clou exactement comme il l'avait été durant cinq longues années.Patat sa ! comme aurait dit un personnage de Chronique des sept misères. Sa ka woulé la-a ? aurait ajouté Ti Sonson. Eh bien, l'explication a été donnée récemment par un farouche supporter du député St-James : sa permanence a été hantée par un "zombie de grand jour". Eh oui ! On croyait cette variété d'être maléfique éteinte à jamais suite à l'explosion de la montagne Pelée en 1902 et la destruction de la ville de Saint-Pierre ainsi que ses 30.000 habitants. On croyait aussi que le seul survivant avait été Cyparis, enfermé dans son cachot souterrain, non loin du théâtre. Eh bien, non ! Un zombie de grand jour avait, par on ne sait quel mystère, réussi à échapper au massacre et c'est donc lui qui est venu hanter durant cinq ans la permanence de Bruno-Nestor A., l'empêchant ainsi d'y recevoir le moindre administré de la côte Nord-Caraïbe. Même les plus grands quimboiseurs du Morne-des-Esses ne sont pas parvenus à l'en chasser à ce qu'il paraît. Patat si !

   (Hum !...Au fait, comme dit le dicton : tout kouyon mò Sen-Piè !)...

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