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La Martinique ne mérite qu'un drapeau provincial (pour l'instant)

La Martinique ne mérite qu'un drapeau provincial (pour l'instant)

   Les Martiniquais, chacun s'en souvient, avaient refusé par près de 75% des voix l'Article 74 qui leur aurait permis d'accéder à une bien modeste autonomie. Si aujourd'hui, en avril 2019, un référendum était organisé sur l'accession à l'indépendance, nul doute que cette dernière serait rejetée à près de 90%. 

    Il faut donc arrêter tout ce cirque autour de la question du drapeau.
   Ou plus exactement arrêter de tout confondre et d'abord confondre un drapeau national et un drapeau régional. Toutes les régions de France et de Navarre disposent d'un drapeau régional ou provincial de la Basse-Normandie à la Corrèze, du Poitou-Charentes à l'Alsace-Loraine. Ces emblèmes provinciaux flottent sans aucun problème au fronton des bâtiments publics à côté des drapeaux français et européen. Sauf qu'aucune de ces régions ne demandent à faire sécession et à devenir indépendantes.
   A l'inverse, un drapeau national est celui d'un peuple souverain ou d'un peuple en lutte pour sa souveraineté. Il n'a pas à figurer à côté d'un autre drapeau sur les bâtiments publics sauf en cas de visite d'un chef d'état étranger. Garcin MALSA avait donc eu entièrement raison, quand il était maire de Saint-Anne, de hisser le drapeau rouge-vert-noir et LE SEUL drapeau rouge-vert-noir au fronton de sa mairie et l'Etat français avait parfaitement compris la signification de son geste en le trainant immédiatement en justice. MALSA en avait le droit pour la bonne raison (ou en toute logique, si l'on préfère) que seuls les indépendantistes ou les souverainistes ont le droit de de réclamer de ce drapeau. En clair les 25% qui ont voté en faveur de l'Article 74 et les 10% qui voteraient en faveur de l'indépendance en cas de référendum. Les autres, arrêtez votre cinéma noiriste ! Dire, par exemple, "je ne me déclare pas indépendantiste mais je défends le rouge-vert-noir qu'ont brandi mes valeureux ancêtres depuis la révolte menée par l'esclave FABULE en 1666", c'est de la posture. Arrêtez de fabuler !
   Notre drapeau rouge-vert-noir n'a pas à figurer aux côtés des drapeaux français et européen comme un banal drapeau provincial.
 Sinon quand des autonomistes ou des gens de droite se réclament de ce drapeau ou l'affichent, ils se moquent carrément du monde. Que l'on se souvienne de la visite mouvementée du président Giscard D'ESTAING en 1974 lorsqu'Aimé CESAIRE avait refusé de le recevoir et que le drapeau rouge-vert-noir avait été brusquement hissé au fronton de la mairie foyalaise ! Camille DARSIERES, alors secrétaire général du PPM, jamais en manque d'une rodomontade, s'était écrié que cette mairie était devenue "la première parcelle libérée du territoire martiniquais". (C'est le même qui s'était écrié lors d'un meeting électoral : "Messieurs les Européens, faites vos valises avant qu'il ne soit trop tard !"). Trois jours, oui, 3 jours après le départ de GISCARD, le drapeau rouge-vert-noir avait disparu du fronton de la mairie !!! Jusqu'à aujourd'hui, c'est-à-dire près d'un demi-siècle plus tard, où D. LAGUERRE, maire de Foyal, a fait voter par son conseil municipal le déploiement du rouge-vert-noir sur tous les bâtiments municipaux à commencer par la mairie. Et puis, trois jours plus tard, rétropédalage en quatrième vitesse : le rouge-vert-noir ne sera plus hissé que sur un seul et unique lieu. Non, pas la mairie de Foyal mais le stade de DILLON !
   Messieurs les autonomistes, arrêtez vos simagrées ! a-t-on envie de leur dire.
  Sinon, il y a cet épisode loufoque d'un obscur maire de droite d'une petite commune du Nord de la Martinique, commune d'à peine 1.500 âmes, qui à l'instigation de certains souverainistes semble-t-il (souverainistes pour le moins inconséquents) avait lui aussi arboré le drapeau rouge-vert-noir. Ah, surtout pas au fronton du bâtiment qui porte, en lettres capitales, la devise "LIBERTE-FRATERNITE-EGALITE". Pas fou, le gars ! Notre maire RPR avait planté notre drapeau sur...un terrain vague situé à l'entrée du bourg. Il y est resté quelques mois avant que l'humidité ou le vent ne le déchiquète petit à petit. Dans l'indifférence totale de ses administrés qui ne lui ont même pas voulu puisqu'ils n'ont cessé de le réélire.
  Ce faisant, autonomistes et gens de droite (rarissimes ceux-là, il est vrai) tentent tout simplement de banaliser, de régionaliser, de provincialiser nos trois couleurs qui furent brandies pour la toute première fois au cours de l'Insurection du sud de 1870. Mais, que des indépendantistes fassent pareil, est tout simplement HONTEUX ! Toute la logorrhée noiriste et afro-centriste qui s'est déchaînée tous ces jours-ci suite au concours organisé par la CTM afin de choisir un drapeau et un hymne juste pour les manifestations sportives et culturelles, relève du cinéma-sans-payer. Car si toutes ces personnes étaient "doubout dèyè sa yo ka di", si elles souhaitaient sincèrement l'accession à la souveraineté de la Martinique, la consultation sur cette poussière d'autonomie qu'est l'Article 74 n'aurait pas été rejetée à 75%. Si zot ja pa lé an ti zizing lotonomi, sé pa lendépandans zot ké lé !
   La réalité est que la Martinique est une province française et cela par le vote répété, cent fois, répété des Martiniquais. Quand il arrive à ces derniers d'élire des indépendantistes, ce n'est pas parce qu'ils souhaitent une rupture avec la France, c'est uniquement parce qu'ils considèrent ceux-ci comme plus honnêtes, moins corrompus que les politiciens autonomistes ou de droite.  C'est tout ! Et quand les électeurs sentent que ces indépendantistes qu'ils ont élus risquent de les conduire sur le chemin de la souveraineté, ils s'empressent de les virer. Comme ils ont viré Edouard JEAN-ELIE avant-hier à l'Ajoupa-Bouillon et comme ils ont viré hier Garcin MALSA à Saint-Anne. Conclusion : un drapeau provincial correspond EXACTEMENT à l'état d'esprit de l'écrasante majorité des Martiniquais. Pour l'heure en tout cas...
  On ne peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre et l'arrière-train de la fermière en plus. Compère LAPIN est mort depuis longtemps...
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