Schelem au Nord
En Haute-Corse, c’est le grand schelem ! Les Nationalistes remportent les deux sièges avec des majorités très larges, laissant leurs adversaires loin derrière. Dans la 1ère circonscription, Michel Castellani obtient 60,81% des suffrages, soit 16 279 voix, contre 39,19% pour le député LR sortant, Sauveur Gandolfi-Scheit, qui ne recueille que 10 490 voix. Soit une confortable avance de 5 789 voix et un gain net de 2 100 voix par rapport au score du 1er tour. Et, ce malgré un taux d’abstention de 50,77%, soit un électeur sur deux qui a boudé les urnes. C’est, néanmoins, près de 2% de mieux qu’au 1er tour. Même si Sauveur Gandolfi-Scheit, qui a bénéficié du report d’une partie des voix de gauche et du Front national, a quasiment doublé ses voix par rapport à dimanche dernier, il n’a pu remonter ses neuf points de retard. Il a, en plus, perdu du terrain un peu partout jusque dans son propre fief. A Biguglia dont il est le maire, il se fait même distancer par Michel Castellani qui lui vole la vedette par 13 voix d’avance ! Partout, les Nationalistes dominent. A Bastia, ils enlèvent, cette fois-ci, la totalité des bureaux. Dans le Nebbiu, la Conca d’Oru, le Cap Corse et le Grand Bastia, ils caracolent en tête dans la plupart des communes, même celles qui avaient voté à gauche dimanche dernier, à l’exception d’une poignée d’entre elles comme Borgo, Ersa ou Pietracorbara…
La vague au Centre
La victoire est encore plus éclatante ans la 2nde circonscription où le tandem Jean-Félix Acquaviva-Petr-Anto Tomasi totalise 63,05 % des suffrages, soit 21 266 voix, contre 36,95 %, soit 12 461 voix pour le candidat d’En Marche, Francis Guidici. Une avance nationaliste conséquente de 8 805 voix et un gain de 8 481 voix par rapport au score du 1er tour ! Ceci, avec un taux d’abstention quasiment stable autour de 45 %. C’est, comme au 1er tour, la circonscription insulaire où l’on a plus voté. Francis Guidici a engrangé près de 4248 voix supplémentaires grâce au report des voix de gauche, mais ne semble guère avoir bénéficié de l’élimination des candidats de droite. L’appel en sa faveur du leader des Républicains de Corse du Sud, Marcel Francisci, n'a pas été entendu. Les électeurs de droite, qui avaient au 1er tour voté Stéphanie Grimaldi ou Jean-Martin Mondoloni, se sont massivement reportés sur Jean-Félix Acquaviva. Les Nationalistes creusent l’écart dans la majeure partie des communes, font tombula dans le Niolu avec des scores dépassant les 75%, et en Balagne où ils captent plus des deux tiers des électeurs, notamment à Calvi, Cateri et Calenzana. Idem dans le Centre Corse et la Castagniccia avec plus de 79% à Corte et à Campana, ou 86% à La Porta. Ils confortent leurs positions en Plaine orientale et en Casinca, à Aleria avec plus de 62 % des suffrages, prennent la tête à Cervione, Ventiseri, Vescovato,Taglio-Isolaccio...
La citadelle du Sud conquise
La surprise est totale dans la 2nde circonscription de Corse du Sud où le député LR sortant, Camille de Rocca Serra, était donné grand favori. Arrivé en tête du 1er tour avec 35,99 % des suffrages, soit 9 887 voix, ainsi que 43,25% des suffrages, soit plus de 500 voix d’avance, dans son fief de Porto-Vecchio, personne ne misait un kopeck sur sa défaite. Mais c’était sans compter sur la détermination des Nationalistes ! Dopés dans cet Extrême-Sud par le vent de la victoire qui soufflait au Nord, ils ont réalisé l’impensable : faire tomber la citadelle rocca-serriste. Partant avec seulement 29 % des suffrages et 7 991 voix au 1er tour, soit un retard de six points et de 1896 voix, le tandem nationaliste Paul-André Colombani - Pierre-José Filipputti renverse complètement la tendance et décroche le siège en plus que doublant ses voix. Il obtient 55,22% des suffrages, soit 16 637 voix, contre seulement 44,78% des suffrages et 13 491 voix pour Camille de Rocca Serra. Le député sortant LR ne récolte entre les deux tours que 3 604 voix. Il entendait convaincre les abstentionnistes, - un électeur sur deux ne s’étant pas déplacé au 1er tour -, mais la hausse de participation de 6% ne lui a apparemment pas profité. Il est même distancé chez lui, à Porto Vecchio, où il se fait damer le pion pour 215 voix ! Les Nationalistes, qui ont bénéficié du report d’une grande partie des voix de Jean-Charles Orsucci, le devancent de plus de 3000 voix, dont plus d’un millier dans le rural, et prennent la tête à Bonifacio, Bastelica, Cozzano, Pietrosella…