Les 15 et 16 a lieu à l’Open Campus de l’Université des West Indies à la Dominique une conférence internationale sur la langue créole, en collaboration avec l’Université de Bedfordshire de la Grande-Bretagne ; Dominica Country Conference 2019 : Creole as cultural heritage: framing, strengthening and advocating.
Plusieurs pays kréyolopal participaient à ce rassemblement de créolistes. La Martinique et la Guadeloupe étaient représentées ainsi que les Seychelles, Haïti, Sainte-Lucie. Trinidad s’est excusée à cause de la Carifesta (Caribbean festival of arts) qui se déroule sur son territoire du 16 au 25 août.
Les journées de travail furent denses mais très riches : tous les thèmes qui concernent nos espaces furent abordés (éducation, linguistique, anthropologie, musique…).
Deux chercheurs de l’UA ont présenté une communication : Zephrine Royer et Bruce Jno-Baptiste tous deux d’origine dominiquaise. La première communication était une étude comparée postdoctorale qui cherche à appréhender le rôle du créole dans les systèmes scolaires de la Martinique et de la Dominique : Bilingual education in Dominica... La seconde communication de Bruce Jno-baptiste (MCF à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines) s’intitulait : Institutionalizing the creole language: issues and challenges for preservation of an intelligible culture.
D’autres communications furent de très hautes teneurs dont celle de l’anthropologue dominiquais Lenox Honychurch sur le double apport des Kalinago et des Africains dans la culture créole dominiquaise. Des recherches qui explicitent la part amérindienne dans cette culture que certains voudraient honnir. À cet égard, il nous fut précieux d’écouter un conte déclamer par un conteur Kalinago, ethnie qui pratique beaucoup la langue créole et perpétue son usage dans un environnement de plus en plus anglicisé.
À noter que la forte présence haïtienne redynamise l’usage de la langue créole que le KEK ou Komité Étid Kréyol s’efforce de préserver (par la publication d’un dictionnaire : en cours d’élaboration), par la collecte de la culture orale : contes et proverbes) et d’étudier.
Les universitaires de ce micro État souhaite une plus franche collaboration avec l’UA. Une visite est programmée pour deux des membres de l’antenne dominiquaise de UWI dont Kimone Joseph, head of UWI open campus.
L’ambition à termes du gouvernement dominiquais est de faire de ce territoire un Pôle d’excellence pour la Culture et la Langue Créoles à l’instar de ce qu’il fit du World Creole Festival d’octobre.