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LA DIFFICILE MARCHE DE L'OUTRE-MER VERS LES ENERGIES RENOUVELABLES

Anne Feitz http://www.lesechos.fr/
LA DIFFICILE MARCHE DE L'OUTRE-MER VERS LES ENERGIES RENOUVELABLES

En 2020, les énergies vertes devront représenter 50 % de la production d'électricité dans les DOM. Alors qu'en moyenne ce taux atteint aujourd'hui 38 %, l'effort ne sera pas le même partout. 

A La Réunion, le mois de novembre se trouve en plein coeur de la campagne sucrière. Les « cachalots », ces camions conteneurs vert vif qui transportent la bagasse (le résidu fibreux de la canne à sucre), sillonnent les routes de l'île. Ils transportent leur précieux chargement jusqu'aux deux centrales thermiques d' Albioma, au Gol et à Bois-Rouge, où il sera brûlé et transformé en électricité. Ici, la bagasse représente plus de 10 % de la production d'électricité. Une ressource importante, mais qui, seule, ne permettra pas à La Réunion d'atteindre les objectifs fixés par la loi sur la transition énergétique adoptée cet été. Comme la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane, ce département d'outre-mer devra produire plus de la moitié de ses électrons à partir d'énergies renouvelables en 2020.

Pour atteindre l'objectif, tous les leviers devront être mobilisés. « Nous sommes en train de travailler sur les trajectoires », explique Jean-Claude Futhazar, directeur général adjoint du développement durable à la région Réunion. Les programmations pluriannuelles de l'énergie (PPE) devront être adoptées au début de 2016.

Si, en moyenne, la part des énergies vertes dans ces DOM atteint aujourd'hui 28 %, l'effort à consentir ne sera pas le même selon les territoires. A la Martinique elle est de 6 % et en Guyane elle atteint 62 %, grâce notamment à l'hydroélectricité. Le taux est de 18 % en Guadeloupe et de 38 % à La Réunion, où la mise en service, fin 2013, d'une centrale au fuel par EDF fait encore grincer les dents. « Les élus locaux y étaient très opposés », rappelle Jean-Claude Futhazar.

Dans ces territoires isolés, l'intégration des énergies renouvelables devrait être plus facile, car le coût de production de l'électricité y est bien plus élevé qu'en métropole, qui bénéficie du nucléaire amorti et de l'interconnexion aux réseaux. Selon le dernier rapport de la CRE (Commission de régulation de l'énergie), il était compris entre 200 et 250 euros le MWh, contre moins de 40 euros sur le marché de gros en métropole. Dans les îles, le solaire et l'éolien se comparent au charbon ou au fuel importés.

Certains gisements verts sont déjà bien exploités, comme l'hydroélectricité ou la bagasse. Le remplacement du charbon par de la biomasse dans les centrales d'Albioma devrait contribuer à se rapprocher de l'objectif (lire ci-dessous). Le développement des énergies intermittentes est plus compliqué. « Au-delà de 30 % de la capacité électrique installée, elles risquent de déstabiliser le réseau », assure Michel Magnan, directeur régional d'EDF SEI (Systèmes Energétiques Insulaires). Cette limite imposée est contestée par les producteurs de solaire et d'éolien. EDF pourrait la revoir sensiblement à la hausse, à 35 % en 2018 et entre 40 et 45 % en 2023. « Nous testons un système de stockage centralisé, qui permettrait de prendre le relais en cas de baisse brutale de la production », explique Michel Magnan.

Les autres voies explorées

La chute récente du coût des batteries pourrait aussi donner un coup de fouet à l'éolien ou au solaire avec stockage, comme en témoigne le succès de l'appel d'offres en cours (lire ci-contre). Enfin d'autres voies sont explorées, comme la géothermie ou l'énergie des mers, susceptibles de receler un fort potentiel dans ces territoires marins et volcaniques. « L'efficacité énergétique aura aussi un grand rôle à jouer », insiste Michel Magnan, soulignant que les 130.000 chauffe-eau solaires installés à La Réunion « ont sans doute permis d'éviter deux ou trois turbines à combustion ».

L'impact financier de la transition énergétique dans les DOM n'est pas encore connu. « Il sera évalué une fois les trajectoires définies », assure Jean-Claude Futhazar. Les acteurs du secteur ne seront alors pas au bout de leurs peines. Car ils devront ensuite définir la façon de parvenir à l'objectif fixé par la loi pour 2030 : l'autonomie énergétique. Un objectif qui exclut les importations, de biomasse par exemple, et qui, surtout, ne se limite plus à l'électricité. Compte tenu du poids des transports dans les îles, l'équation ne sera pas simple à résoudre.

Anne Feitz, Les Echos

A La Réunion

Post-scriptum: 
La centrale photovoltaïque Sodexpro à Le Port, à La Réunion, recouvre 12.000 mètres carrés de toiture. - Photo Richard Bouhet/AFP

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