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LA BRÛLANTE QUESTION DE LA PRIORITE D’EMPLOI AUX ORIGINAIRES DES DOM

LA BRÛLANTE QUESTION DE LA PRIORITE  D’EMPLOI AUX ORIGINAIRES DES DOM


Information du courant du SNES Martinique SMUDO

( pour un Syndicalisme en Martinique Unitaire, Démocratique, Offensif )

à l'attention des membres du Conseil National du SNES des 8 et 9 janvier 2008.

LA BRÛLANTE QUESTION DE LA

PRIORITE D'EMPLOI AUX ORIGINAIRES DES DOM .

Chers camarades ,

Il existe chez nous une question nationale que le SNES a toujours prise en considération en affirmant le droit de nos peuples respectifs à l'autodétermination, et en soutenant nos luttes pour «  vivre et travailler au pays  ».

Ce soutien s'est manifesté de façon éclatante lors du congrès du SNES de mai 1981 à Montpellier, qui a appuyé la demande du SNES Antilles Guyane de «  Dénoncer la situation coloniale et la politique de transfert de population mise en œuvre dans les DOM  ». Cette politique de transfert avait été clairement énoncée en 1972 par le premier ministre Pierre MESSMER au sujet de la Nouvelle Calédonie : « La présence française en Calédonie ne peut être menacée, sauf guerre mondiale , que par une revendication nationaliste des populations autochtones. […] A court et à moyen terme, l'immigration massive de citoyens français […] devrait permettre d'éviter ce danger. »

Appliquée aux DOM, elle a été qualifiée par Aimé Césaire de «  génocide par substitution » et a provoqué de puissants mouvements de résistance qui ont permis d'arracher dans le second degré, avec le soutien du SNES, la bonification des 600 points devenus 1000 pour assurer la priorité aux originaires.

Le SNES est allé jusqu'à soutenir (et obtenir) la revendication d'un blocage de postes non soumis au mouvement pour permettre le réemploi des non titulaires de nos pays.

( Voir documents annexés au verso).

L'affaire des 18 jeunes martiniquais de la liste complémentaire

du concours de professeurs des écoles.

«  18 jeunes martiniquais sont retenus par l'administration rectorale sur une liste complémentaire du concours ( académique, et non national ) de professeurs des écoles. Ils reçoivent l'assurance qu' ils seront tous recrutés à la rentrée 2007/2008. Ce avec l'accord du ministère. «  Vous pouvez partir tranquillement en vacances  ».

A la rentrée, coup de théâtre : «  Vous ne pouvez plus être recrutés, car le Ministère a fait venir de France 17 titulaires. Il vous faudra repasser le concours ».

Les jeunes martiniquais n'acceptent pas. Ils font bloc, alertent syndicats et associations de parents d'élèves. Nos camarades du SNUIPP-FSU réalisent l'unité avec le SE UNSA lors d'une conférence de presse commune le mercredi 3 octobre. S'ensuit une cascade de ralliements. Un collectif se forme, regroupant la quasi-totalité des organisations de parents d'élèves et des syndicats de l'enseignement en Martinique. Conseil Régional, Conseil Général, Président de l'association des maires, élus de tous bords se rallient à la cause des jeunes. En France, le syndicat FO de l'enseignement intervient en leur faveur lors d'une audience ministérielle le jeudi 25 octobre.  

Les premiers résultats sont là  : 4 sont d'ores et déjà recrutés, 5 autres ont une promesse officielle de recrutement pour janvier ; le maximum devrait être fait pour que les 9 autres soient recrutés d'ici début février, a déclaré un représentant rectoral lors d'une audience le mardi 11 décembre (à laquelle assistait notre camarade PETITOT au titre du comité martiniquais pour l'unité, membre du collectif.)

Le représentant du rectorat a affirmé être très conscient de la nécessité d'accorder la priorité aux originaires. Le rectorat y aurait fortement sensibilisé le ministère. Il ne faudrait plus, selon lui, faire venir des enseignants de France que dans les disciplines déficitaires. Par exemple, selon lui, il ne faudrait plus en faire venir en EPS.  » ( Extrait du bulletin de décembre2007 de notre courant) .

Dans le contexte actuel d'un taux de chômage de près de 30% à la Martinique, la question de la priorité d'emploi aux originaires impliquant la non venue d'enseignants français dans les disciplines non déficitaires devient d'une actualité brûlante. Nous pensons que l'ensemble des membres du SNES doit être informé de cette situation et espérons que le syndicat restera fidèle aux positions d'origine.

Documents à propos du mot d'ordre de priorité d'emploi aux originaires .

Extrait d'une intervention de Jean Claude DARNAL, ex secrétaire académique du SNES,

au congrès du SNES à Montpellier (17-20 mars 1981)

«  La lutte syndicale des personnels des Antilles-Guyane relayée par les nombreuses interventions du S4 a été payante puisque :

Aujourd'hui, il semble bien que le principe de la priorité absolue des titulaires originaires des AG soit respecté en matière d'affectation et de mutation.

De même que, dès la rentrée dernière, le blocage de postes que nous réclamions pour assurer le réemploi des MA particulièrement nombreux dans l'académie, recevait un début de solution. Nous croyons que c'est là une conquête syndicale importante. […]

Le SNES doit développer, croyons-nous ses interventions pour :

  • Dénoncer la situation coloniale, la politique de transfert de population mise en œuvre dans les DOM.
  • Réaffirmer et expliciter le droit à l'auto détermination de nos pays comme étant leurs droits de décider de nouveaux types de rapports avec la France à l'exclusion de tout lien de dépendance coloniale ». ( Source ; bulletin académique de Mai 1981 )

Extrait d'une motion adoptée en France par le congrès du SNES de Montpellier. (1981)

« Le congrès rappelle et confirme les analyses des congrès antérieurs et dénonce à nouveau la politique coloniale du gouvernement français dans les DOM TOM ( aux plans économique, social et culturel) […]

Le congrès rappelle ses demandes :

  • Une augmentation des crédits consacrés à l'éducation.
  • Des constructions d'établissements scolaires en nombre suffisant
  • Des moyens permettant de repasser les contenus et les méthodes de l'enseignement se fondant sur les réalités sociales, culturelles, linguistiques et historiques… pour mettre fin à la politique d'assimilation culturelle.
  • Le développement de la recherche au niveau de l'enseignement du français, en tenant compte des structures de la langue créole, dans le but de résoudre les problèmes linguistiques des enfants créolophones
  • […] La valorisation de la culture locale, d'une part en lui réservant une place dans l'enseignement, d'autre part en intégrant à tous les secteurs de l'enseignement les éléments de l'environnement de l'élève.
  • […] Les mesures spécifiques réclamées depuis plusieurs congrès par le SNES pour les personnels non titulaires originaires des DOM devraient permettre à l'ensemble des personnels concernés actuellement en fonction dans leur pays d'origine d'accéder sur place à un corps de titulaires correspondant à leur qualification.
  • Parallèlement au blocage d'un contingent de postes aux Antilles Guyane, l'examen des dossiers de mutation et de première nomination en CAPN permettant l'affectation prioritaire de tout titulaire originaire (et conjoint) qui demande à retourner dans son pays.

[…] Le congrès du SNES réaffirme , conformément au principe du droit des peuples à l'autodétermination, son soutien aux luttes des populations des DOM –TOM pour la prise en charge à tous les niveaux de leurs propres affaires. » ( Même source )

Extraits d'une déclaration du premier ministre Pierre MESSMER de 1972

sur la question du peuplement en Nouvelle Calédonie.

«  La présence française en Calédonie ne peut être menacée , sauf guerre mondiale, que par une revendication nationaliste de populations autochtones appuyées par quelques alliés éventuels dans d'autres communautés ethniques venant du Pacifique.

A court et moyen terme, l'immigration massive de citoyens français métropolitains ou originaires des départements d'outre mer ( Réunion) devrait permettre d'éviter ce danger, en maintenant et en améliorant le rapport numérique des communautés. A long terme, la revendication nationaliste autochtone ne pourra être évitée que si les communautés non originaires du Pacifique représentent une masse démographique majoritaire.

Il va de soi qu'on n'obtiendra aucun effet démographique à long terme sans immigration systématique de femmes et d'enfants. Afin de corriger le déséquilibre des sexes dans la population non autochtone, il conviendrait sans doute de faire réserver des emplois aux immigrants dans les entreprises privées. Le principe idéal serait que tout emploi pouvant être occupé par une femme soit réservé aux femmes ( secrétariat, commerce, mécanographie).

Sans qu'il soit besoin de textes, l'administration peut y veiller. Les conditions sont réunies pour que la Calédonie soit dans vingt ans un petit territoire français prospère […] Le succès de cette entreprise indispensable au maintien des positions françaises à l'est de Suez dépend, entre autres conditions, de notre aptitude à réussir enfin [.. ;] une opération de peuplement outre mer. » Pierre MESSMER, Premier Ministre, 19 juillet 1972

 


La déclaration au format pdf.

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