L'actualité va à une telle vitesse que la plupart de ceux qui en font leur profession n'ont pas le temps de mettre en parallèle des faits qui se sont passés une semaine, un mois et encore moins un avant les faits qu'ils sont en train de relater (ou sont trop fainéants pour le faire). L'affaire de cette fonctionnaire de l'éducation nationale qui falsifiait les dossiers de bourses, permettant ainsi l'octroi de ces dernières à des familles qui n'en remplissaient aucunement les conditions, en est un parfait exemple.
Tout d'abord, lorsque la prévenue a été traduite devant le tribunal pour la modique somme de 22.000 euros (vingt-deux mille), celui-ci a reconnu qu'il n'y avait eu aucun enrichissement personnel c'est-à-dire que la première n'avait tiré aucun bénéfice ni avantage de ses douteuses manipulations. Le Parquet a tout de même dénoncé le fait que cela "a porté atteinte aux finances publiques" et la coupable a été condamnée à 3 mois de prison avec sursis. Or, dans l'affaire du siphonnage des fonds européens à l'université des Antilles par une bande de mafieux appelée CEREGMIA, 14 millions d'euros sont en jeu comme indiqués dans quatre rapports, notamment de la Cour des comptes. Sans compter qu'en tant que fonctionnaire, le Parrain n'avait pas le droit d'exercer d('activité commerciale, or il possédait trois sociétés de pêche, notamment en Haïti. Grâce à quel argent ? A son salaire d'enseignant peut-être ?
On comprend parfaitement qu'une système mafieux est plus difficile à décrypter que les manipulations d'une personne chargée d'octroyer de modestes bourses scolaires, personne qui a probablement disjoncté, et qu'il faut laisser du temps à la justice. Oui, mais, cela fera bientôt 5 ans que le scandale du CEREGMIA a été mis à jour et il serait grand temps maintenant que le bras de la justice s'abatte sur les responsables de cette "escroquerie en bande organisée au détriment de l'Union européenne" (le premier des 7 chefs d'inculpation qui leur ont été signifiés). Mais bon, faisons confiance à Dame Justice ! En espérant qu'elle sera aussi impitoyable que Dame Nature car en attendant c'est l'université qui paie les pots cassés...
Toujours concernant l'affaire de cette fonctionnaire chargée de l'octroi de bourses, affaire décidément fort instructive, le procureur de la République s'est exclamé : "Un fonctionnaire doit appliquer la politique du gouvernement. Elle n'avait pas le droit d'en faire à sa guise !". Pourquoi ? Parce que le gouvernement est élu par le peuple et qu'en démocratie, c'est la volonté ou en tout cas le choix du peuple qui doit prévaloir. Un fonctionnaire doit s'incliner devant cette volonté ou ce choix. Point barre ! Or, en novembre et décembre dernier, un fonctionnaire (en l'occurrence DGS) d'un organisme dépendant de la CTM s'est vu reprocher par le président dudit organisme, un élu (du peuple donc), un conseiller exécutif même, de faits répétés "d'insubordination". Les textes sont clairs à ce sujet : un fonctionnaire n'a pas le droit (merci M. le Procureur de l'avoir rappelé !) de s'opposer aux décisions des élus du peuple, sauf en cas de malversations. Un DGS n'a pas "à en faire à sa guise" ! Or, à quoi a-t-on assisté lors de cette grève (de 22 employés sur les 149 que compte l'organisme en question) qui a duré 147 jours ? A un déchaînement de syndicats, de partis politiques et de la presse contre...l'élu du peuple. Elu qui ne faisait qu'exercer le mandat que lui avait donné le peuple !
Les battus du 13 décembre 2015 répètent à l'envie que "la Martinique n'avance pas". Ils se trompent comme d'habitude. La Martinique avance bel et bien, mais...sur la tête !
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