Après avoir diffusé un documentaire sur le scandale du CEREGMIA réalisé par une proche parente du principal inculpé (sur les épaules duquel pèsent 7 chefs d'inculpation parmi lesquels celui de "détournement des fonds publics en bande organisée"), ce qui est une violation flagrante de la plus élémentaire déontologie journalistique, voici qu'ATV (Antilles-Télévision) nous offre, en ce 8 mars, en cette JOURNEE DES DROITS DE LA FEMME, comme invité...Catherine CONCONNE.
Nous n'avons rien contre cette ex-première vice-présidente de l'ex-Conseil régional, hormis le fait qu'elle a été condamnée par la justice à payer une dette de 300.000 euros de loyers ; sauf qu'elle s'est faite octroyer un prêt pour son magasin de chaussures (qui a fait faillite depuis) par la société VEDETTES MADININA dont son compagnon était le gérant à l'époque. Or, cette société recevait des fonds publics par le biais de l'ex-Conseil général ; sauf qu'elle a été mise en examen pour "banqueroute et délit d'abus de biens sociaux" ; sauf qu'elle a insulté l'opposition en plein hémicycle de l'ex-Conseil régional en traitant ses adversaires de "chien abiyé an moun", de "conards" et autres "profs au rabais".
Que l'on nous comprenne bien ! Catherine CONCONNE n'est ni pire ni meilleure que la moyenne des élus martiniquais, mais simplement elle n'est absolument pas représentative de la femme martiniquaise. Elle est même un personnage atypique dont le culot, la gouaille, le "toupet" au sens créole du terme est à l'opposé de la relative timidité (en public) de la plupart des Martiniquaises. Donc si c'est ce côté atypique qu'ATV a voulu mettre en exergue, on s'étonne que ses journalistes ne sachent pas qu'on en trouve__et de bien plus courageuses que CONCONNE !__dans le peuple : marchandes, employées de la banane, secrétaires d'association, militantes des droits des femmes, enseignantes, artistes etc...
Mais bon, c'est vrai que pour faire le "buzz", Catherine CONCONNE est un meilleur "client", comme on dit dans le milieu des médias, qu'une personne moins connue, mais ne serait-il pas grand temps que nos chers médias sortent un peu des réflexes conditionnés de leur profession et fassent preuve de davantage d'imagination et d'audace.
Ce faisant, ils gagneraient en crédibilité...