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Je me fais mettre des pneus pour ma Merco pour 5.000 francs (800 euros) : qui suis-je ?

Je me fais mettre des pneus pour ma Merco pour 5.000 francs (800 euros) : qui suis-je ?

     C'était à l'époque du franc, donc y'a longtemps, mais en même temps, y'a pas très longtemps.

     Je roulais une Merco blanche dernier cri qui en jetait au vulgus pecum ou à Ti Sonson si vous préférez parler dans votre jargon insulaire. Seulement si ce genre de bagnole coûte la peau des fesses, son entretien, lui, coûte carrément les fesses.

    Vous vous imaginez bien que je n'allais quand même pas entamer mon modeste salaire de prof-smicard d'université en achetant des pneus pour ma Merco. Fallait que je trouve une astuce ! Ou alors un pigeon qui pourrait banquer à ma place. J'ai calculé, réfléchi, pesé et soupesé avant d'avoir une idée tout simplement géniale. Mon grand-père, qui n'était pas un "grand-grec", me répétait toujours que les idées les plus simple sont les meilleures.

   Voici : je te prends une feuille blanche, un "papier libre" comme disent ces conards d'administratifs et je t'inscris dessus une commande pour 4 pneus flambants neufs que je tamponne avec le sceau de mon labo et que je signe. Y'en a pour seulement 5.000 francs et quelques du temps jadis. Une misère, quoi ! 800 euros et quelques d'aujourd'hui. Pas de quoi fouetter un chat (ni même une chatte). Puis, j'adresse mon bon de commande à la SARL PNEU CARIBBEAN laquelle s'exécute illico presto.

   Et quand elle m'adresse sa facture, je la planque dans un tiroir ou je la flanque à la poubelle. Ils ne savent pas, ces nazes, que les administrations, ça ne paie jamais tout de suite. Que ça leur prend des années parfois. L'université étant une administration, donc merde ! De toute façon, mon bon de commande sur papier libre n'a aucune valeur légale, donc la SARL MACHIN CHOUETTE peut toujours courir. Sauf que moins de deux mois plus tard, ces crétins sonores osent me relancer avec des lettres recommandées. N'importe quoi ! Je te les prends, moi, ces missives agressives et je me torche le cul avec. Voilà !

   Un jour, par hasard, je bute sur le type qui lui sert de PDG, une vraie boule de merde enveloppée dans du papier-cadeau, et il a le culot de me réclamer urbi et orbi le paiement de sa facture. Pff ! Déjà que je me tue à éduquer leurs morpions ignares, ils s'imaginent pouvoir en plus me pomper l'air. Ou me souffler dans les bronches. Non mais va te faire voir, mec, toi et ton bizness de caoutchouc ! L'université te réglera ta facture quand elle saura qu'il y a une facture car je n'ai évidemment pas transmis ton torchon aux services comptables. De toute façon, quand il est arrivé que les chefs desdits services comptables se sont avisés à me chercher des poux dans la tête, aucun d'eux n'en est ressorti en bon état ! Y'en a même un, le pôvre, qui a malencontreusement glissé du haut d'une falaise dans une ile réputée pour ses belles eaux.

   Le temps passe et puis, un beau jour, un petit mégalo frétillant d'inspecteur de police se radine à mon bureau avec toute une liasse de documents genre factures de pneus de Merco, toutes impayées affirme-t-il, et commence à me poser toutes sortes de questions idiotes. On aura tout vu ! Je le renvoie à l'administration de l'université qui de toute façon ne se trouve pas ici, mais à Perpète-les-oies. Donc si tu veux vérifier je ne sais quoi, mec, tu prends l'avion ou le bateau, ou alors tu y vas à pied, mais t'arrêtes de mes casser, OK ? Le rat d'égout obtempère et retire ses pieds sous le regard rempli d'une commisération rieuse de mes secrétaires et mes doctorantes.

   Faire chier le peuple pour 800 euros de pneus de bagnole, vraiment y'a qu'en France qu'on voit des trucs pareils ! Vivement l'indépendance !... Heu, non, qu'est-ce que je raconte ? Vivement l'autonomie ! j'ai voulu dire...

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