Au sommaire de ce numéro qui contient l'interview du secrétaire général du CICR à propos d'un meeting de solidarité avec un responsable de l'UGTG. A noter que le CICR sera présent en Guadeloupe pour ce procès.
Page 1: Pakistan : Non à la privatisation de la compagnie d’hydrocarbures OGDL
Page 2 et 3 : Allemagne : Les travailleurs d’Amazon en grève, interview de Tim Schmidt
Page 4 : Italie : Grève générale massive le 12 décembre, un million de travailleurs manifestent dans 54 villes
Page 5/6 : Belgique : Grève générale le 15 décembre « il n’y a jamais eu de grève aussi forte »
Page 7 : Mexique : Les parents des 43 normaliens disent : « A partir d’aujourd’hui nous ne reconnaissons pas le gouvernement de Pena Nicto »
Page 8 Cicr : Interview de Gérard Bauvert : meeting le 14 janvier à Paris pour soutenir Charly Lendo (UGTG)
Il nous faut remonter à la grève générale qui, il y a cinq ans, a soulevé la Guadeloupe durant quarante-quatre jours. Cette grève a mobilisé la population, les agriculteurs, les jeunes avec les salariés et leurs organisations syndicales. Elle a terrifié le gouvernement, les multinationales — qui font, en Guadeloupe, de très juteuses affaires — et, en général, ceux qu’on appelle la classe dominante, Medef en tête. Au cours de cette grève, qui a vu un déploiement des forces de l’ordre sans précédent, des milliers de syndicalistes, d’agriculteurs, de jeunes ont constitué des barrages dans de nombreux secteurs de l’île. Sur l’un de ces barrages, un dramatique accident de la route s’est produit : un jeune motard s’est tué. La justice entend rendre responsable — certes indirectement — l’ancien secrétaire général adjoint de l’UGTG, Charly Lendo. Il faut, comme l’on dit, « marquer les esprits ». Si l’on examine ce qui s’est passé depuis la grève générale, d’une part, les accords Bino signés par le préfet n’ont, pour l’essentiel, pas été respectés et, d’autre part, plus de cent responsables syndicaux, principalement membres de l’UGTG mais également d’autres organisations syndicales, ont été convoqués devant la justice pénale. Ce chiffre, rapporté à la population salariée de l’Hexagone, équivaudrait à plus de quinze mille procès pénaux de syndicalistes.
C’est considérable !
Oui, c’est effectivement considérable. Il s’agit d’une offensive de caractère systématique pour tenter de terrifier les militants, de démanteler les organisations syndicales ; c’est une marche à la criminalisation de l’action des syndicats. A plusieurs reprises, grâce, d’abord, à la mobilisation unie de toutes les organisations syndicales de Guadeloupe, et également en raison de la mobilisation internationale, plusieurs militants, comme Jocelyn Leborgne et récemment trois responsables du secteur santé de l’UGTG, ont été relaxés. Ce qui montre l’importance cruciale de réaliser un large front uni contre cette répression. Mais le gouvernement et le Medef font du cas de Charly Lendo, ancien secrétaire général adjoint de l’UGTG, principale organisation syndicale de Guadeloupe, un véritable test. Cela au moment où sont annoncées 500 suppressions de postes dans la santé, et oùles licenciements, les violations du droit du travail, les provocations se multiplient dans le secteur privé.
Tout cela participe à une tentative sérieuse de revanche sociale, à la hauteur de la crainte qu’a inspiré, en Guadeloupe et à Paris, la grève générale de quarante-quatre jours.
Alors, le 14 janvier 2015, à la veille du procès de Charly Lendo à Pointe-à-Pitre, procès qui donnera bien sûr place à une très importante mobilisation et auquel le Cicr sera présent, il est capital de nous rassembler à Paris, à la Bourse du travail. Seront présents à ce meeting les deux secrétaires généraux adjoints de l’UGTG, Maïté Hubert et Ruddy Tessier, qui représenteront leur organisation.
Nous exprimerons — face aux autorités françaises — que nous ne laisserons pas faire cette forfaiture, que la solidarité internationale reste une valeur fondatrice, concrète du mouvement ouvrier. Nous exigeons la relaxe pure et simple de Charly Lendo. Nous appelons en particulier tous ceux qui, il y a deux ans, ont réservé un accueil fraternel et massif à Elie Domota, secrétaire général de l’UGTG, à venir nombreux ce 14 janvier. En exigeant la relaxe pour Charly Lendo, nous défendons le droit de nos organisations à exister, à vivre et combattre, ici également.