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INES BOUBAKRI : «UN MESSAGE POUR LA FEMME ARABE»

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INES BOUBAKRI : «UN MESSAGE POUR LA FEMME ARABE»

Un ongle peint aux couleurs du drapeau tunisien, le suivant verni de bleu-blanc-rouge, Inès Boubakri n’a voulu oublier personne. Et quand elle déboule en zone mixte, après avoir décroché une médaille de bronze historique, pour sa discipline comme pour son pays, elle distribue une pensée à chacun, ses amis, ses entraîneurs, sa famille, son mari, le fleurettiste français Erwann Le Péchoux, huitième de finaliste de l’épreuve masculine dimanche dernier : «Merci, merci, merci».

 

On sent que la gamme des émotions qui la traverse est puissante. La jeune fleurettiste, 27 ans, dit qu’elle ne réalise pas, mais est tout à fait consciente de marquer l’histoire. Elle vient de décrocher la première médaille olympique de l’escrime tunisienne. La première pour une femme du continent africain, même, dans cette discipline, où le pionnier chez les hommes n’a pas plu de quatre ans, avec l’argent du fleurettiste égyptien Alaaeldin Abouelkassem.

 

«C’est incroyable !, s’émerveille-t-elle. J’espère que ça sera un message pour tous les Tunisiens. Pour la femme tunisienne, pour la femme arabe ! Pour dire qu’il faut y croire, la femme existe, elle a sa place dans la société ! J’espère que ça sera un message pour les jeunes, surtout.»

 

«On part de rien, mais tout est possible dans le sport !»

 

Fille de la fleurettiste Henda Zaouali, en lice aux JO d’Atlanta, Boubakri a débuté l’escrime à Tunis. Mais faute de réplique de haut niveau chez elle, elle quitte son pays, comme ses compatriotes Azza et Sarra Besbes, elles aussi en lice à ces JO brésiliens, au sabre et à l’épée, pour s’installer en France, à 18 ans. Prise sous son aile par Yann Detienne, à Bourg-la-Reine.

 

Quart de finaliste olympique à Londres 2012, médaillée de bronze mondiale en 2014, Boubakri a mis toutes les chances de son côté ces derniers mois, trouvant un préparateur physique – «des fois, j’ai été chiante» -, s’excuse-t-elle presque en le mentionnant. Elle est partie s’entraîner en altitude, à Avoriaz.

 

Elle dégage une énergie communicative. «On part de rien, mais tout est possible dans le sport ! Il faut y croire ! Travailler dur, faire des sacrifices. Avoir mal aux jambes, à la tête, au dos, plaisante-t-elle même, elle dont le dos l’a trahie en demi-finale olympique. Ne rien lâcher. Il faut avoir cette rage de vaincre ! Il ne faut pas laisser les gens te dire non ! Parce qu’on me l’a déjà dit, "non"…»

 

Boubakri ne s’est jamais découragée. Même quand les portes de l’Insep, l’usine à champions de Paris où s’entraînent les escrimeurs français, lui étaient fermées par certains responsables de la FFE, parce qu’elle était étrangère, une concurrente, alors que l’entraîneur national, Franck Boidin, conscient du fort caractère de la jeune femme, insistait pour l’inviter.

 

Les filles du fleuret français étaient du même avis que leur coach. Et mercredi, Astrid Guyart, après avoir oublié sa déception d’une élimination en quart de finale, a poussé fort, crié, encouragé Inès Boubakri. Pour qu’elle rentre dans l’histoire.

Post-scriptum: 
La joie d'Inès Boubakri, entrée dans l'histoire du sport africain mercredi. (P. Lahalle/L'Equipe)

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