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FAUX MEDICAMENTS : FAUX PROBLEME EN MAL DE VRAIES SOLUTIONS

Docteur Michel ODIKA
FAUX MEDICAMENTS : FAUX PROBLEME EN MAL DE VRAIES SOLUTIONS

Cas spécifique des agglomérations africaines...

Fléau des temps modernes et conséquence de la mondialisation, le très lucratif trafic des médicaments de contrefaçon demeure un sujet d'actualité. Toutefois, le propos de ce bref article se limitera au cas édifiant, et parfois terrifiant, de l'Afrique sub-saharienne - que je connais le mieux -, l'essentiel de l'attention étant porté sur le Congo-Brazzaville, pays d'où je suis originaire, et auquel j'ai récemment consacré une publication.

Que les lecteurs se rassurent : mon choix, en apparence "restrictif et sélectif", n'a en réalité rien d'arbitraire ni de gratuit, et encore moins de fortuit. Pourquoi donc?

Elément de réponse : au regard des "médicaments de la rue", Brazzaville n'est en rien un cas isolé en Afrique.

Preuves à l'appui, cette localité, véritable observatoire et laboratoire des maux qui rongent l'Afrique contemporaine, tient lieu de vitrine à travers laquelle on peut "contempler" ce qui se passe dans le continent. Oui, ailleurs, à commencer par sa "sœur jumelle", Kinshasa, capitale de "l'autre Congo", située de l'autre côté du fleuve éponyme...
Tout compte fait, qu'il s'agisse de Brazzaville, de Kinshasa, ou de n'importe quelle mégalopole africaine, nous avons au départ affaire aux mêmes vulnérabilités environnementales et, à l'arrivée, au même profil sanitaire, ainsi qu'aux mêmes mécanismes de compensation et d'adaptation à des mutations et fluctuations, dont les méfaits sont aggravés par des problèmes de Gouvernance. Continuons...

Au risque de surprendre, si ce n'est de choquer (tel n'est pas mon but), je me permettrai d'affirmer que les faux médicaments en Afrique, et notamment à Brazzaville, ne sont pas un problème en tant que tel. A contre-courant des lieux communs, nuançons d'emblée le propos en disant qu'il s'agit surtout d'un "problème de façade et de surface".
Nuançons davantage le propos en ajoutant que derrière le "problème de façade et de surface", image troublante d'une réalité non moins troublante, se profile la réalité, c'est-à-dire : les problèmes de fond, les uns sous-jacents, les autres en suspens...

Principal enseignement à tirer de ce qui précède : ce que l'on appelle communément les faux médicaments, ne constitue pas en eux-mêmes un problème, et encore moins le problème, mais plutôt le "simple" reflet d'un problème. Par contre, quoique n'étant pas un problème en eux-mêmes, les faux médicaments n'en restent pas moins, et ici réside la gravité inhérente à la question, de nature à soulever des problèmes de fond, autant d'enjeux et défis qui, dans le cas de l'Afrique, ont pour noms : hygiène et assainissement, dépistage, prévention, soins de qualité.

En somme, seule la perception du phénomène, souvent mal cerné dans ses contours, fait problème.

En conséquence de quoi, les médicaments de contrefaçon, en vente libre dans les rues et ruelles de Brazzaville, se révèlent être: un baromètre des pressions environnementales, un thermomètre de la fébrilité sociale, un marqueur de la précarité économique et financière des populations.

Mais aussi, cela va de soi, un marqueur de l'inefficacité des politiques de santé, les problèmes de Gouvernance faisant office - et ici réside la complexité de la situation - d'amplificateur d'un révélateur de problème subtilement maquillé en problème.

Ce qui contribue souvent, malheureusement, à déplacer les problèmes, en l'occurrence les vrais problèmes, autrement dit les problèmes en mal de solutions...

{{{DES MEDICAMENTS GENERIQUES MADE IN AFRICA}}}

{{Vers la multiplication des usines pharmaceutiques sur le continent africain Par Alicia KOCH}}

A l’heure où 77% des Africains n’ont toujours pas accès aux traitements contre le VIH, le paludisme ou la tuberculose, certains pays d’Afrique comme le Cameroun et le Gabon se mobilisent. Soutenus par l’Union Africaine, ils tentent de développer la production des médicaments génériques sur le continent. Beaucoup moins chers que les médicaments de marque, ils deviendraient alors accessibles au plus grand nombre.

Des médicaments pour tous ! C’est le projet ambitieux des professionnels de la santé africains qui souhaitent développer la production de médicaments génériques sur le continent. 90% des produits pharmaceutiques utilisés en Afrique sont issus de l’importation et de l’aide internationale. Un chiffre qui révèle l’urgence de la situation.

"Les approvisionnements en médicaments génériques se font majoritairement en Asie et plus particulièrement en Inde. Il y a quelques initiatives locales mais elles ne sont pas suffisantes", explique Clotaire MANGA, pharmacien et responsable du centre de documentation et d’information sur le médicament au Burkina Faso. Concevoir des médicaments adaptés aux besoins locaux en matière de santé publique est donc devenu la priorité de certains pays comme le Kenya, le Nigeria, l’Afrique du Sud et la Tanzanie, rapporte Afrique Avenir.

Après celle érigée à Libreville au Gabon en 2005, c’est à Douala, capitale économique du Cameroun, qu’une usine de fabrication de médicaments génériques a été inaugurée par le ministre camerounais de la Santé publique, André MAMA FOUDA, le jeudi 8 avril dernier. La Compagnie industrielle pharmaceutique (Cinpharm), qui a coûté près de 11 milliards de Fcfa, a largement bénéficié du soutien du gouvernement camerounais, mais aussi de l’aide financière de l’Inde et de la Finlande, indique Cameroon-report.

"C’était indispensable étant donné le contexte actuel au Cameroun. Aujourd’hui, ce sont 217 000 personnes qui ont besoin d’un traitement contre le sida. C’est donc un avantage énorme de pouvoir fabriquer ces médicaments sur place afin de les rendre accessibles au plus grand nombre", explique Bertrand KAMPOER, responsable du Mouvement camerounais pour le plaidoyer et l’accès au traitement. Cette usine devrait, d’ici peu, être en mesure de produire quantité d’antipaludéens, d’antalgiques, d’antiviraux, d’anti-inflammatoires et d’antibiotiques en tout genre.

L’UA s’engage pour la santé publique

70 à 90% moins onéreux que des médicaments de marque, ces médicaments génériques devraient permettre à une grande partie de la population africaine de se soigner correctement.
« Les médicaments génériques sont indispensables en Afrique où il ya un véritable problème de pouvoir d’achat. Les Africains n’ont pas les moyens de dépenser des sommes considérables pour se soigne", relate Clotaire MANGA.

Cet objectif santé est salué par la totalité des pays du continent et vivement soutenu par l’Union Africaine. En janvier 2005, les 55 pays membres de l’UA se sont réunis pour signer la Déclaration d’Abuja, soutenant le développement d’un plan de l’innovation pharmaceutique en Afrique.

Mais qui dit usines pharmaceutiques, dit personnel qualifié. Une évidence qui va obliger le continent à investir dans la formation de scientifiques compétents.

"Il est nécessaire d’avoir des produits de qualité qui répondent aux normes fixées par l’OMS. Il arrive qu’elles ne soient pas respectées et cela peut comporter un vrai risque pour le patient. Soit le traitement ne sera pas efficace, soit il représentera des risques toxiques", explique Audrey VERMEERSCH, pharmacien référent au siège de Médecins sans frontières.

Biologistes, chimistes, médecins, et cliniciens expérimentés sont attendus avec impatience pour mener à bien cette initiative.

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