Car il ne s'agit plus désormais d'une vue de l'esprit ou d'une hypothèse d'école : l'extrême-droite est aux portes du pouvoir dans le Pays des Droits de l'Homme et du Citoyen. A chaque nouveau sondage, la montée en puissance des Lepénistes se confirme alors qu'en face, un nouveau "front républicain" au deuxième tour en faveur d'Emmanuel Macron semble bien improbable. Les socialistes sont en lambeaux et la Droite est devenue le champ clos de divisions de plus en plus irréductibles. Le PCF, les centristes et l'extrême-gauche feront, eux, de la figuration comme à chaque élection depuis au moins trois décennies.
Restent les écologistes...
Ils ont remporté pas moins de cinq grandes villes au cours des dernières élections municipales, véritable séisme électoral mais en réalité, très léger tremblement de terre. Pour une raison fort simple et rarement soulignée : l'électeur de base qui met un bulletin dans l'urne pour les Verts peut fort bien être anti-immigrés, misogyne, homophobe etc. L'élite écolo, elle, ne l'est pas du tout mais il n'en va pas de même de sa base électorale. Ce qui signifie que cette dernière peut parfaitement voter pour un Vert aux municipales et pour un (e) facho aux présidentielles puisqu'il s'agit de deux élections très différentes. Elle n'y verra aucune contradiction.
Dans les dernières colonies, l'arrivée probable ou possible de Marine à L'Elysée ne semble préoccuper personne. Ou si c'est le cas, aucun (e) élu (e) important (e) ne s'est pour l'instant exprimé (e) sur cette éventualité, tout le monde ayant les yeux rivés sur les élections régionales ou territoriales de juin prochain. C'est là une forme d'irresponsabilité grave car nous sommes jusqu'à preuve du contraire des territoires français et toutes les décisions que prendra un chef d'état d'extrême-droite auront des répercussions immédiates chez nous. Et les premiers à être visées seront la Martinique et la Guadeloupe qui se sont opposées à la venue de Jean-Marie Le Pen chez elles en occupant leurs aéroports respectifs, obligeant, plus tard, sa fille, à une visite en catimini et fortement chahutée.
Comment manifester en criant "Le Pen Déwò !" si jamais c'est une Le Pen qui dirige la France ?
Nos présidents de région et de collectivité territoriale comptent-ils boycotter, voire s'opposer à la venue du désormais chef d'état dans leurs îles ? Les militants pourront-ils une nouvelle fois investir la piste de nos aéroports ? De toute évidence NON ! Que faire alors ?
That is the question !...
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