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Et si Marie-Jeanne faisait un dernier baroud d'honneur ? (3è partie et fin)

Et si Marie-Jeanne faisait un dernier baroud d'honneur ? (3è partie et fin)

   La messe du MIM (Mouvement Indépendantiste Martiniquais) a donc été dite ce vendredi soir (07 septembre) à l'Espace Dédé où la justice française avait convoqué une assemblée générale à la demande d'une fraction du parti en désaccord avec son président, Alfred MARIE-JEANNE, par ailleurs président de la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique).

    Il n'y a pas eu de prêtre pour annoncer le Ite missa est, mais l'envoyé de la justice a du plier bagage à cause de récriminations formulées tant par mes marie-jeannistes que par les fractionnistes. A entendre les uns et les autres, des militants favorables à eux auraient été injustement rayés de l'une et l'autre liste qui s'affrontaient.

   A vue d'œil, les marie-jeannistes étaient ce soir-là considérablement plus nombreux que les fractionnistes, ces derniers se présentant pourtant comme la relève ou la jeunesse du parti. Or, parmi ces derniers, on n'a vu aucun militant de 20, 30, voire même 40 ans. Que des vieux de la vieille ! C'est-à-dire des gens qui militent ou qui sont dans l'ombre protectrice de CHABEN depuis  des décennies et qui durant tout ce temps-là n'avaient jamais remarqué qu'il était un "dictateur". Car c'est bien là le mot que plusieurs fractionnistes et non des moindres ont prononcé à son encontre ces jours-ci sur les ondes. Etrange cécité !

   Sinon les insultes que se sont lancées au visage les militants des deux camps, cela devant les micros et les caméras des médias, témoigne de la faille irréparable, irréversible qui s'est creusée au sein du parti. Il est vrai que les fractionnistes ont d'ores et déjà annoncé qu'ils créeraient bientôt leur propre parti. Du coup, on a quelque mal à comprendre pourquoi ils ont fait appel à la justice française déjà pour régler un problème interne à un mouvement indépendantiste, mais aussi et surtout un mouvement dans lesquels ils n'ont aucune intention de rester. Etrange logique !

   Le MIM s'en retrouve du coup...fractionné.

   Cela n'a absolument rien de nouveau dans le paysage politique martiniquais. Le PCM s'est fractionné en PPM, puis beaucoup plus tard, en BATIR LE PAYS MARTINIQUE ; le PPM s'est fractionné en RDM ; le CNCP s'est fractionné en PALIMA, puis en 2 CNCP ! ; Des sympathisants du MODEMAS sont partis créer MOUN etc...etc...On a ainsi affaire à une bonne douzaine de formations politiques oeuvrant sur toute l'île et si l'on ajoute la foultitude de mouvement communaux, on aboutit au chiffre ahurissant de...27.

   Qu'y gagne la Martinique ? Rien du tout évidemment.

   Le plus souvent, en effet, ce fractionnisme à répétition n'est pas fondé sur de vraies divergences idéologiques, mais sur des conflit d'ego et des appétits de pouvoir des uns et des autres. Par exemple, les fractionnistes du MIM reprochent à son leader de n'avoir pas tenu le cap de la revendication nationalo-indépendantiste et de s'être progressivement accommodé du système colonial ou néo-colonial en place. Certes, mais avaient-ils protesté lorsque le MIM et donc son leader avaient brusquement décidé de lever l'interdit sur la participation de nos équipes à la coupe de France de football ou sur la participation aux élections dites "françaises" comme les législatives et les sénatoriales ? Sans doute deux ou trois s'étaient-ils trouvés en désaccord, mais la grande masse des militants n'avait, jusqu'à tout récemment, pipé mot. Tout moun té dakò épi CHABEN !!!

   Avaient-ils protesté lorsque MARIE-JEANNE avait presque commis un suicide politique en abandonnant sa circonscription du sud où il était régulièrement élu le doigt dans le nez pour aller se présenter dans celle du centre où il n'avait aucune attache ? Non ! Tout le monde au sein du mouvement avait applaudi, surtout ceux qui bénéficièrent de cette largesse que l'on devrait qualifier de "don de circonscription". Pèsonn pa té kriyé'y diktatè an moman-tala !

   Après ce 07 septembre, rien ne sera plus comme avant. Car même si une majorité des militants du MIM est marie-jeanniste, CHABEN dirigera désormais un parti fractionné et donc affaibli. Durablement affaibli. Et s'imaginer qu'avec le temps, il pourra regonfler son mouvement relève de l'illusion pure et simple. Surtout qu'il aura assez rapidement des problèmes à la CTM avec le nouveau parti que créeront les fractionnistes lesquels ne lui feront aucun cadeau. La seule issue possible pour lui et pour le MIM affaibli seraient de mettre leur orgueil sous la plante de leurs pieds et de proposer à leurs alliés du GRAN SANBLE de construire une nouvelle organisation qui fusionnerait tout le monde. On passerait alors de l'alliance ou la coalition actuelle à la fusion.

   Mais, les rigidités psychologiques des uns et des autres font qu'il s'agit probablement là d'une chimère. Pourtant, si par miracle pareille chose se réalisait, CHABEN réaliserait un ultime baroud d'honneur qui lui éviterait de sortir, un jour, de l'histoire politique martiniquaise par la petite porte (les gens étant ingrats). Comme ce fut le cas d'un certain président DE GAULLE...   (Fin)

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