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D’où te vient le droit de dire ?

Yves-Léopold MONTHIEUX
D’où te vient le droit de dire ?

"Tu dis vrai, peut-être, mais qui es-tu et d’où te vient le droit de dire ?" C’est l’expression principale que Frédéric C a semblé retenir de la lecture de plusieurs chroniques écrites par votre serviteur. Qui en est flatté. Ce contradicteur que je salue bien semble déplorer, comme moi-même, qu’il n’y ait pas de débats d’intellectuels plus nombreux dans le pays, en particulier sur l’un des sites les plus achalandés de la Martinique. Lequel est dirigé par l’un des leurs.

Il va plus loin en utilisant des expressions que je me garde de faire miennes, comme « l’arrogance et les attitudes macoutiques de certains intellectuels ». Mais c’est fort de ce prudent « certains » qu’il s’oppose à moi pour ce qu’il appelle « amalgame », et qui n’est autre qu’une figure de style, dite métonymique, qui conduit à désigner le tout par la partie. Avec l’usage du LES, dit-il, « vous les mettez tous dans le même sac » ! Certes, la formule est un malentendu volontaire qui permet d’essentialiser un groupe en mettant en évidence une caractéristique qui ne concerne qu’un certain nombre au sein de ce groupe. Pas toujours innocente, elle n’est pas à prendre au pied de la lettre. Elle tend à généraliser à une corporation ou un groupe un aspect notable ou remarquable, pas toujours positif, de leur être. Dire que « LES femmes martiniquaises sont belles » ne provoquera pas la désapprobation et suscitera même des sourires de satisfaction inattendus. Tandis que la phrase « LES Martiniquais sont indisciplinés » appelle aussitôt la suspicion : qui le dit ? Et souvent la réponse : « il ne faut pas généraliser ». Non, Frédéric, tous les intellectuels ne sont pas comme ci…, et tous les enseignants ne sont pas comme ça. Ils le sont, oui, mais pas tous. Car ils ont développé des marques caractéristiques qui autorisent l’observateur taquin à les désigner sous ces traits.

Mais Frédéric C touche à l’émotionnel le moins maîtrisé lorsqu’il me trouve « impardonnable » de ne pas ingurgiter comme lui les préceptes d’Armand Nicolas, lequel affirme que les esclaves martiniquais s’étaient libérés tout seuls, sans qu’il fût besoin de l’aide de qui que ce soit. On se seraient donc précipités en France de prendre un décret le 27 avril 1848, comme frappés par la prémonition qu’une révolution allait se produire le 22 mai suivant. Sur ce point, « sans discernement », comme il dit ne pas aimer qu’on agisse, Frédéric C estime qu’il ne devrait pas y avoir débat. Et tout à coup généreux dans l’opprobre, le sobre contradicteur qu’il se veut écrit « malhonnête », il écrit « révisionnisme », il écrit « étoiles jaunes » au pluriel, il écrit même entre les lignes, « Front national ». En dehors de tout débat. N’y a-t-il pas des contradictions, M. Frédéric ? Vous aurez la réponse à ces dernières piques dans une prochaine contrechronique très documentée qui, à l’inverse des écrits du « père » de l’histoire martiniquaise, indiquera ses sources.

Cordialement

Fort-de-France, le 4 mai 2020

Yves-Léopold Monthieux

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