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DES TESTS DE DEPISTAGE OBLIGATOIRES POUR TOUS LES VOYAGEURS

Christian RAPHA
DES TESTS DE DEPISTAGE OBLIGATOIRES POUR TOUS LES VOYAGEURS

La Martinique est comme le reste du monde touchée par la crise du Coronavirus et ses habitants sont confinés depuis le 17 mars 2020, à l’image de tous nos concitoyens.

Dans notre territoire, le Covid 19 a malheureusement fait 14 victimes (point de situation ARS au 19 avril). Nous ne pouvons que le regretter et manifester notre compassion et notre solidarité aux familles endeuillées. 350 malades symptomatiques ont été signalés par le réseau sentinelle, 163 cas sont confirmés biologiquement par les tests PCR, les seuls tests disponibles actuellement, 7 personnes sont encore en réanimation.

Les mesures ont été mises en oeuvre précocement et ont été heureusement bien suivies et depuis quelques jours, les autorités sanitaires n’enregistrent plus de nouveaux cas.

Il nous faut néanmoins rester mobilisés pour faire obstacle au virus et notamment après le 11 mai, annoncé par le président de la République comme la date de levée du confinement.

La perspective du déconfinement pose la question de la gestion des arrivées sur notre territoire. Dans quelques semaines, les grandes vacances seront l’occasion de retrouvailles des familles que le Covid aura tenu éloignées et d’arrivées massives de visiteurs.

Comment faire pour endiguer la dissémination du virus et notamment pour éviter les cas importés ?

La mise en quarantaine, si elle s’impose pour les personnes malades ou testées positives doit être précédée par un contrôle exhaustif préalable (un screening) des voyageurs afin d’éviter de pénaliser les personnes non malades et de porter atteinte à leur liberté d’aller et venir.

Je suggère qu’un dépistage biologique soit imposé AVANT le voyage. Toute personne projetant de se rendre en Martinique devra obligatoirement présenter un certificat de dépistage du Covid attestant de sa non contagiosité.

Le test PCR et le test sérologique devraient être réalisés entre 14 et 7 jours avant le voyage. On écarterait ainsi la très grande majorité des porteurs du virus et on connaîtrait le statut sérologique de tous les passagers.

Une telle disposition est réaliste et tout à fait légale : un certificat de vaccination contre la fièvre jaune est exigé par de nombreux pays pour les personnes souhaitant les visiter.

Ce certificat de dépistage devrait être doublé d’un contrôle de la température à la montée dans l’avion. On écarterait ainsi les personnes PCR négatifs qui seraient éventuellement devenus symptomatiques depuis leur dépistage.

Ce dispositif serait de nature à rassurer les passagers et l’équipage.

A l'arrivée : ceux dont la sérologie a démontré qu'ils étaient immunisés au départ pourront rentrer chez eux, les autres pourraient être soumis à la règle du confinement (en centre de confinement ou à domicile). Du fait du test effectué entre 7 et 14 jours avant le voyage, la période de confinement dans un centre pourrait être plus courte que 14 jours, et pourrait se conclure par un avis médical ou un test avant la sortie.

Cette dernière mesure (le confinement des personnes séronégatives) se révèlerait quasiment impossible à mettre en oeuvre, et le sera encore moins quand les vacanciers reviendront. En outre, elle constitue une atteinte à la liberté de circulation.

Si l’option de l’auto confinement à domicile était retenue, on en appellerait à la responsabilité individuelle. Il pourrait être demandé ou imposé à ces personnes (séronégatives) un test sérologique dans un délai de 3 à 4 jours après leur arrivée. Ce test leur sera prescrit avant le départ par leur médecin.

Dans les aéroports et dans l’avion, le port du masque serait obligatoire. Les compagnies aériennes pourraient d’ailleurs les fournir à leurs clients.

Les compagnies aériennes devraient admettre que l’annulation ou le report d’un vol pour cause de coronavirus font partie des causes de report d’un voyage ne donnant pas lieu à majoration du prix du billet d’avion.

Dans l’avion, tous les passagers, considérés de fait comme non contagieux seraient invités à signer une déclaration sur l’honneur dans laquelle ils s’engagent à respecter les gestes barrières les jours qui suivent l’arrivée et à prendre contact avec l’ARS après 7, puis 14 jours pour déclarer leur état de santé et faire connaître tout symptôme suspect le cas échéant.

Un répondeur pourrait ainsi être mis en place pour réceptionner ces déclarations volontaires et ainsi assurer un suivi épidémiologique.

Une telle procédure appliquée au départ de l’Hexagone, le serait aussi au départ de tout autre pays en direction de la Martinique et au départ de Fort-de-France.

Ce système repose sur des mesures obligatoires et déclaratives. Il fait de chacun d’entre nous un acteur conscient et responsable de sa santé et de celle des autres. Mais n’est-ce-pas un peu ce à quoi le confinement nous a déjà préparé ?

Cette procédure amorcerait le début du dépistage massif réclamé par tous et que le déconfinement rend indispensable, mais qui se trouve limité dans l’immédiat par la capacité de nos laboratoires.

Christian Rapha, biologiste médical, co-fondateur de Biolab.

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