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DES "NEG KI WE LAJAN TA" AUX "INDIOS CON PLATA"

 DES "NEG KI WE LAJAN TA" AUX "INDIOS CON PLATA"

         "Indios con plata" c'est-à-dire "Indiens parvenus".

  Plus que la bourgeoisie blanche raciste ou Békés boliviens (descendants des conquistadors espagnols), ce sont eux qui ont contribué à la chute du président Evo MORALES en Bolivie. Aussi incroyable que cela puisse paraître ! C'est qu'en dotant son pays d'une croissance annuelle de 5,6% et d'une classe moyenne indigène composée d'Indiens urbanisés dit "Cholos", MORALES a fini par creuser la tombe de son régime.
 Avant lui, les Indiens n'étaient qu'une population misérable, exploitée et dépourvue de pouvoir politique. Ce dernier était entièrement entre les mains des Blancs et des Mestizos (ou Métis, comparables à nos Mulâtres antillais). Illettrisme, mortalité infantile, chômage, prostitution, mépris linguistique (les Indiens boliviens parlent surtout l'aymara et non l'espagnol), mépris culturel (le culte ancestral de Pacha Mama ou de la Terre-Mère était diabolisé par les chrétiens blancs et métis), c'est à tous ces fléaux que MORALES s'est attaqué pendant ses douze années de présidence.
   Et avec quel succès !
 Même le Financial Times titrait en début d'année "Le socialisme n'est pas un frein au développement économique". C'est que la Bolivie n'est plus depuis longtemps sous la coupe de la Banque mondiale ou du FMI. Mais, car il y a un énorme "mais", en développant le pays et en permettant aux défavorisés, majoritairement Indiens, d'accéder à un niveau de vie correct, MORALES a, malgré lui, finit là où finissent tous les régimes égalitaristes : les nouveaux riches, les parvenus, ne veulent plus du tout du socialisme. Pepe MUJICA, l'ancien président de l'Uruguay, définit cruellement cet état de fait:
   "Dès que quelqu'un possède un IPhone, il ne veut plus du socialisme !".
  L'Union Soviétique et Cuba sont passés par là avant la Bolivie. Dans les premières générations, on trouve des STAKHANOV, ce mineur de fond russe, qui avait réussi à extraire cinq fois plus de charbon que le quota journalier ou, à Cuba, des médecins, des avocats ou des enseignants d'accord pour sacrifier leurs weekends en participant à la récolte de la canne à sucre ou zafra.. Mais à la troisième (parfois à la deuxième !), les choses se gâtent. Le niveau de vie s'est amélioré, on acquiert des biens de consommation, on s'achète même du superflu et dès lors, basta l'égalité !
   La Nature humaine reprend ses droits.
   Les philosophes marxistes ont déclaré nulle et non avenu ce concept de "Nature humaine" et les régimes qui se sont inspirés d'eux ont cherché à créer "L'Homme nouveau" c'est-à-dire une créature débarrassée de l'envie, de la jalousie, de la soif de richesses, de la méchanceté et de la corruption. Or, ce fameux "Homme nouveau" ne peut exister que sur une génération (celle de la Révolution) et parfois deux. Pas plus ! La Bête humaine finit par réapparaître et terrasser l'Homme nouveau. On aura compris que la Chine n'est plus un pays communiste, mais un pays qui pratique le capitalisme d'Etat. Il suffit d'entrer dans n'importe quel Mall (centre commercial géant à l'américaine) de Pékin ou de Shanghai pour se rendre compte que les Chinois qui le fréquentent n'ont absolument rien de différents des Américains ou des Dubaïotes. La soif de consommation y règne en maître !
   Evo MORALES a permis aux Indiens de goûter au fruit empoisonné du Mall. Is sont dès lors devenus des "Indios con plata" ou Indiens parvenus. Rien qui devrait nous surprendre. En Martinique et en Guadeloupe fourmillent les Neg ki wè lajan ta (gens qui ont eu accès tardivement à l'argent) et les corrompus de toutes sortes. Les scandales financiers qui émaillent notre vie insulaire en témoignent tous les jours. Tout autant que les Békés (sur lesquels s'acharnent idiotement un quarteron de noiristes), ils sont responsables de la situation catastrophique dans laquelle se trouvent nos pays. Or, personne ne les pointe du doigt !
  Demain matin, il suffirait que par un de ces hasards dont l'Histoire a le secret, nos pays basculent brutalement dans l'indépendance pour qu'ils deviennent nos BOKASSA, BONGO, MOBUTU, Amin DADA, Idriss DEBY et autres Theodoro M'BIANG. Et s'entendent comme larrons en foire avec...les Békés. "Que faire ?" se demandait LENINE ?
   That is the question !... 

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