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Des milliers de manifestants en Bretagne, en Alsace et en Corse pour défendre les langues régionales

Des milliers de manifestants en Bretagne, en Alsace et en Corse pour défendre les langues régionales

Le 21 mai, le Conseil constitutionnel a déclaré inconstitutionnels deux articles-phares de la proposition de loi visant à promouvoir et à protéger les langues régionales.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté, samedi 29 mai, à Guingamp (Côtes-d’Armor), et plusieurs centaines à Colmar (Haut-Rhin) et à Bastia (Haute-Corse) afin de défendre « l’enseignement immersif » en langue régionale, censuré par le Conseil constitutionnel.

« Les gens sont là parce qu’ils ont peur que les écoles associatives soient fermées. La décision du Conseil constitutionnel pourrait leur enlever tous leurs financements » ; elle « remet en cause une méthode pédagogique utilisée depuis plus de cinquante ans », a ainsi déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le député du Morbihan Paul Molac (Libertés et territoires), présent parmi les 6 000 (selon la préfecture – ils étaient 10 000 selon les organisateurs) manifestants bretons.

M. Molac est l’auteur de la loi sur les langues régionales votée le 8 avril à l’Assemblée nationale et rejetée partiellement le 21 mai par le Conseil constitutionnel. L’institution a censuré la méthode immersive à l’école ainsi que l’utilisation de signes diacritiques comme le tilde (~) ou l’accent aigu sur le « i » dans les actes de l’état civil.

« On est dans une impasse. Pour en sortir, il faut modifier la Constitution », a réclamé Yann Uguen, président des écoles associatives d’enseignement immersif en breton Diwan. L’immersion correspond à un enseignement effectué pendant une grande partie du temps scolaire dans une langue autre que le français.

Des chants polyphoniques corses

« C’est une régression, car c’est le principe même de l’enseignement immersif d’une langue régionale qui a été déclaré inconstitutionnel », a, pour sa part, déclaré à Colmar Claude Froehlicher, président de l’association de parents d’élèves Eltern Alsace.

Lors du rassemblement alsacien, fort d’environ 200 personnes en fin de matinée, le président (Les Républicains) de la région Grand-Est, Jean Rottner, candidat à sa réélection, a reçu une importante quantité de farine sur la tête. Des cris de « traître » et de « félon » ont été entendus, visant cet ancien défenseur de l’Alsace devenu figure de proue d’une grande région encore mal acceptée à plusieurs égards.

« Se faire enfariner à cette occasion par un autonomiste est une forme de reconnaissance. Je suis très sensible à cet hommage à la pâtisserie alsacienne », a ironisé sur Twitter M. Rottner, qui sur place ne s’était pas exprimé.

Le rassemblement alsacien avait attiré de nombreux candidats aux prochaines élections régionales et départementales, tandis que le drapeau rouge et blanc de l’Alsace était, lui, omniprésent. « La seule façon de faire en sorte que mes enfants puissent devenir de vrais locuteurs de l’alsacien et transmettent plus tard à leurs enfants une langue qui est dans leur famille depuis des siècles, c’est l’enseignement en immersion », a expliqué à l’AFP Cécile Walschaerts, une Belge mariée à un Alsacien, mère de deux enfants qui ont fait leurs années de maternelle en immersion alsacien/allemand.

A Bastia, des chants polyphoniques corses ont clôturé en fin de matinée la manifestation, qui avait réuni un peu moins de 200 personnes – dont le leader du mouvement indépendantiste Corsica Libera (par ailleurs président de l’Assemblée de Corse), Jean-Guy Talamoni – devant les locaux de l’inspection académique, afin de défendre la langue corse. Deux banderoles ont été déployées, lesquelles portaient le message « Pour que vivent nos langues ».

« C’est une mobilisation fondamentale. Le Conseil constitutionnel a nié un fait démocratique. Ce qui se passe est gravissime. Il remet en cause tous les dispositifs d’enseignement de la langue corse », a lancé au micro Ghjiseppu Turchini, professeur de langue corse.

Enfin, à Lille une quarantaine de personnes sont venues réclamer au rectorat l’enseignement en primaire du picard dès la rentrée 2021.

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