L'idée que les comètes aient pu jouer un rôle important dans l'apparition de la vie sur Terre est de plus en plus crédible, grâce aux observations de la sonde Rosetta,
La vie a-t-elle été apportée sur Terre depuis les confins du cosmos ? Cette thèse, appellée exogénèse, paraît de plus en plus crédible aux gens des scientifiques. Et les dernières observations de la sonde Rosetta, qui orbite autour de la comète Tchouri, apportent de nouvelles connaissances allant dans ce sens.
140 différentes molécules organiques ont déjà été identifiées dans le milieu interstellaire. L'intérêt de la découverte de Rosetta, c'est que pour la première fois, de la glycine, un acide aminé, et du phosphore, un élément clé de l'ADN et des membranes des cellules, ont été détectés.
Ces travaux, menés avec Rosina, le spectromètre de la sonde européenne Rosetta en orbite autour de ce noyau cométaire, sont publiés dans la revue américaine ScienceAdvances. "La multitude de molécules organiques déjà identifiée par Rosina sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, auxquelles s'ajoutent désormais la glycine et le phosphore,- des ingrédients fondamentaux de la vie -, confirment notre hypothèse que les comètes ont le potentiel d'apporter les molécules essentielles de la chimie prébiotique", souligne Matt Taylor, le responsable scientifique de la mission menée par l'Agence Spatiale Européenne (ESA).
"Démontrer que les noyaux cométaires sont des réservoirs de matériaux primitifs dans le système solaire et qu'ils auraient pu transporter ces ingrédients clé de la vie sur la Terre est l'un des principaux objectifs de Rosetta et nous sommes ravis de ces résultats", se félicite-t-il.
Les potentielles implications de cette découverte sont énormes, puisqu'elle "renforce l'hypothèse selon laquelle la vie pourrait s'être formée sur Terre grâce à l'apport de molécules d'origine extraterrestres», confirme Hervé Cottin, professeur à l'université Paris-Est Créteil, dans une interview au site du Cnes (Centre national d'études spatiales).