Depuis une bonne semaine, la galaxie blackiste-négriste-noiriste est en émoi. Motif : Depardieu, acteur blanc de chez blanc, a été choisi pour représenter l’écrivain Alexandre Dumas à l’écran. Or, Dumas l’écrivain, dit Dumas-fils, est le rejeton d’Alexandre Dumas, général d’armée et mulâtre, lequel avait épousé une…Blanche.
La mère de Dumas-fils, celui que Depardieu représente à l’écran, était donc une Blanche et son père mulâtre. Les noiristes, pour lesquels toute personne qui a ne serait-ce qu’une seule goutte de sang noir est un Noir, sont donc scandalisés par le choix de l’acteur français. Notons au passage que cette théorie de l’unique goutte de sang noir (« the one blood drop theory ») n’a pas été inventée par eux, mais par les pires racistes étasuniens, notamment le Ku-Klux-Klan, et fonctionnait à merveille dans l’Afrique du Sud de l’apartheid.
Notons aussi que ce sont ces mêmes noiristes qui s’insurgent contre le fait que des comédiens noirs ne puissent pas jouer dans le répertoire de la Comédie française c’est-à-dire dans les pièces de Corneille, Molière et Racine. Et qui exultent lorsque l’un de ceux-ci est choisi pour jouer dans « Le Cid » ou « L’Avare ».
Donc si l’on comprend bien, ils se battent dans le même temps pour exiger que des Noirs jouent dans Molière et Corneille et pour empêcher que des Blancs jouent des rôles de Noirs ou de Mulâtres (ou que Quarterons, ce qu’était Dumas-fils). Pas très logique !
D’autre part, s’il fallait que les acteurs ne jouent des rôles qui ne représentent que leur propre peuple ou leur propre ethnie, le formidable acteur égyptien, mondialement célèbre, Omar Sharif n’aurait jamais pu aller plus loin que les berges du Nil ? Et Isabelle Adjani dont le père était algérien ne devrait pas être autorisée à jouer des rôles de Française ?
En fait, le véritable problème est le suivant : si les Noirs veulent se voir dans des films, ils n’ont qu’à les fabriquer eux-mêmes. Tant que les Noirs américains n’avaient pas compris cela, ils frappaient en vain aux portes de Hollywood où on leur réservait des rôles subalternes. Et puis, dans les années 70, ils se sont décidés à montrer leurs propres compagnies cinématographiques et à faire leurs propres films. Avec le succès que l’on connait !
Les Noirs francophones n’ont qu’à faire pareil au lieu de toujours pleurnicher et de mettre leurs propres insuffisances sur le dos des Blancs. Asé pléré ! Tous ces footeux et basketteurs noirs qui gagnent en un seul match ce qu’un ouvrier gagne en 3 ans de dur labeur n’ont qu’à financer le cinéma noir francophone.
Comme ça un jour, Dumas-fils sera représenté par un acteur Noir…
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