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DEFORESTATION : GREENPEACE EPINGLE VINCENT BOLLORE

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DEFORESTATION : GREENPEACE EPINGLE VINCENT BOLLORE

La déforestation massive poursuit sa route en dépit des grands discours écologistes qu’il a été possible d’entendre dans la bouche des puissants ces dernières semaines. Aujourd’hui, ce sont les forêts africaines qui se voient menacée par la frénésie industrielle. Dans un récent rapport, Greenpeace dévoile les liens entre les investissements du groupe français Bolloré et cette « nouvelle » déforestation bien loin des yeux du consommateurs français.

Un reportage signé #datagueule le dénonçait récemment, 5 millions d’hectares d’arbres disparaissent chaque année de la surface de la terre pour finir en papier, en meuble, en combustible, en objet divers… Si en Europe la gestion des forets semble aujourd’hui relativement contrôlée, c’est loin d’être le cas en Indonésie, en Inde ou, plus récemment, en Afrique. Nouvelle cible des industriels pour répondre à l’appétit croissant des actionnaires (et des consommateurs), le territoire africain se voit aujourd’hui de plus en plus menacé à cause, notamment, de l’huile de palme.

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Mais cette « nouvelle » déforestation ne serait pas possible sans les investissements de multinationales dans ce marché juteux. En tête de pont de cette filière, la Société financière des caoutchoucs (Socfin) dont le groupe Bolloré, empire de la françafrique, est l’un des deux actionnaires principaux. Dans un rapport publié ce mardi 23 février, Greenpeace dévoile que l’entreprise française réalise des investissements colossaux en Afrique et en Asie du Sud-Est via la Socfin pour développer la culture du palmier à huile et l’hévéa. Une industrie mortifère qui nécessite de déboiser à large échelle pour y planter des palmiers, détruisant le biotope local et les animaux qui y vivent. « Celle-ci fait peser une grave menace sur les forêts tropicales africaines, pourtant indispensables à l’équilibre climatique de la planète. » ajoute le rapport.

bollore_greenpeace3Un enfant avec un fruit “d’arbre à pain” à Praia Pesqueira. Les populations locales en dépendent directement pour vivre. Mais à cause de l’expansion des plantations de palmiers à huile, cette denrée tend à disparaître. © Micha Patault / Greenpeace

Incohérences de Bolloré

C’est donc à l’homme d’affaires Vincent Bolloré, particulièrement actif en Afrique, qu’a choisi de s’attaquer Greenpeace. « Son » groupe tentaculaire du même nom, qui détient notamment Canal+, Universal Music Group, Direct Matin et de nombreuses activités industrielles tant dans les transports que dans les télécommunications, nagerait en plein « Greenwashing » de façon systématique. D’un côté le groupe entend officiellement « concilier performance économique et engagements sociaux, sociétaux et environnementaux», notamment par la production de véhicules électriques, sa participation à la COP21, le soutien à la Fondation Nicolas Hulot ou le développement de chartes environnementales.

De l’autre, le groupe Bolloré accumule les scandales notamment à travers ses plantations de palmiers au Cameroun, au Nigeria et en Côte d’Ivoire. Selon le réseau international ReAct, des riverains seraient privés de leur terre et les conditions de travail y sont terriblement difficiles pour des milliers d’ouvriers. Les associations parlent même d’un véritable « Germinal » sous les tropiques. Autre affaire, en juillet 2015, ce sont une cinquantaine de riverains cambodgiens d’une plantation d’hévéas appartenant au groupe Bolloré qui attaquaient l’entreprise en justice. Ceux-ci accusent l’industriel de violations multiples des droits de l’Homme et d’atteintes à l’environnement. Par ailleurs, accusé de vouloir museler la presse française, le groupe Bolloré a dernièrement traîné le journal Bastamag et neuf journalistes et blogueurs en justice pour leurs écrits sur l’accaparement des terres en Afrique.

bollore_greenpeace4L’équipe de Greenpeace sur le terrain à Sao Tomé. © Micha Patault / Greenpeace

Entre montages financiers et concentration du capital

Greenpeace pointe également du doigt un imbroglio financier qui serait très profitable à Socfin et ses actionnaires. À travers différents montages financiers complexes, la société serait composée de 35 entités différentes « qui, par le jeu de participations croisées, peuvent également être actionnaires entre elles » explique l’ONG dans son rapport. Hubert Fabri, proche partenaire d’affaires de Vincent Bolloré et présent au conseil d’administration du groupe Bolloré, possèderait à lui seul 50,2% des parts de la société. Accusé de fraude fiscale et de blanchiment, il fut inculpé en 2013 par la justice Belge pour ses diverses sociétés-écrans et montages financiers via différents paradis fiscaux. Ainsi Greenpeace suggère que cette triste déforestation, déjà scandaleuse en elle-même, ferait les juteuses affaires d’une caste privilégiée, détentrice d’importants capitaux et tentant d’échapper au maximum à l’impôt. Mais en février 2016, le tribunal correctionnel de Bruxelles déclarait finalement les poursuites irrecevables. La Socfin gère à ce jour plus de 185 000 hectares de plantations d’huile de palme et d’hévéas (caoutchouc) en Afrique et en Asie du Sud-Est pour un chiffre d’affaires annuel de 508,4 millions d’euros.

« Les forêts sont bien plus qu’un stock de bois ou une réserve foncière. Elles sont cruciales pour les communautés qui en dépendent pour se nourrir et s’abriter. Elles sont aussi un élément clé de la régulation du climat : elles constituent d’immenses puits de carbone, en particulier les forêts tropicales comme le bassin du Congo. » insiste le rapport Greenpeace. Nombre de peuples locaux dépendent directement de leur environnement naturellement riche pour assurer leur survie. Pourtant, dans les années à venir, les superficies plantées pourraient doubler, emportant avec elles puits de carbones et biotopes rares.

Malgré de nombreuses négociations avec les différents acteurs du marché, Socfin refuse de mener une politique zéro déforestation à ce jour. L’ONG invite donc les responsables politiques à prendre en main cette question ainsi que les citoyens à faire pression sur le groupe Bolloré et Socfin. Une pétition en lignes’adressant directement à Vincent Bolloré a été lancée à cet effet. Greenpeace propose également un « Quiz » utile pour tester vos connaissances sur le sujet de la déforestation. Le rapport complet et détaillé est disponible en ligne.

bollore_greenpeace2Une plantation de palmiers à huile appartenant à la Socfin à Sao Tomé. © Micha Patault / Greenpeace

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