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Déchaînement xénophobe contre un chanteur jamaïcain

Déchaînement xénophobe contre un chanteur jamaïcain

   Un grand merci à celui ou ceux qui ont inventé l'Internet et surtout les réseaux dits sociaux, notamment Facebook. Cela permet d'avoir des réactions à chaud et à très vaste échelle sur n'importe quel événement, du plus insignifiant au plus extraordinaire. Avant, il fallait aller s'asseoir au comptoir des bars pour écouter les gens ou, chez nous, sur les ponts de pierre des commune où l'on avait coutume de se rassembler à l'approche du semblant de crépuscule de notre cher climat tropical. Donc, l'autre soir, au beau mitan de la Place de La Savane, à Fort-de-France, Martinique (French West-Indies), la municipalité avait invité un chanteur jamaïcain ainsi que divers chanteurs martiniquais à enchanter le bon peuple, grandes vacances obliges. Hé-hé ! A ce qu'il paraît__mais nous n'étions pas là (merci encore FBK)__, le Jamaïcain aurait chanté à peine trois minutes, puis aurait décidé d'arrêter à cause, selon lui, de la mauvaise qualité de la sono, lorsque ce voyant (on se croirait dans une fable de La Fontaine), un chanteur du cru, "local" comme on dit couramment et sottement, décide de prendre le micro par les cornes et de relever le défi. Et là, miracle (toujours selon FBK), le Jamaïcain, vexé, touché dans son honneur d'arrière-petit-fils de Haïlé Sélassié, décide de remonter sur scène et exécute finalement sa prestation.

   Hé-hé ! C'est aussitôt le déchaînement sur Facebook : "18.000 euros pour un chanteur jamaïcain alors qu'on ne veut même pas donner 2.000 euros à un chanteur de chez nous !", "C'est le même scandale qui s'est produit déjà avec l'Haïtien Karimi et ensuite les deux Arabes du groupe PNL", ""Artis bò kay ka wè mizè ! yo ka pwan bon fè !", "La musique jamaïcaine n'a plus rien à dire, c'est juste des paroles violentes ou obscènes avec des fesses bombées qui remuent", "La Martinique doit promotionner d'abord ses enfants !" etc...etc...La palme revient au post suivant qui parle d'un chanteur martiniquais bon teint :

   "K.. est un enfant du Pays, il nous représente dans ces chansons et il parle notre langue ; ces enfants sont Martiniquais , sa mère et son père ainsi que sa femme son Martiniquais. Frère, notre combat est légitime..."

   Lepénisme local ? Pas du tout ! C'est dix fois pire que du lepénisme car ce dernier s'en prend à des gens différents : l'Européenne Marine LE PEN en veut aux Noirs et aux Arabes. Or, là, le Jamaïcain est noir (et parfois, mulâtre, chaben ouzendien ou n'importe quel mélange de tout ça) exactement comme l'est le Martiniquais. Or, l'idéologie noiriste a réussi à infiltrer toute notre société en dépit de son affligeante médiocrité intellectuelle. Les Martiniquais, surtout les jeunes, n'ont plus que le mot "Neg ! Neg ! Neg !", à la bouche, répété comme un mantra. Donc, dans le cas qui nous occupe, des Noirs martiniquais vouent aux gémonies un Noir jamaïcain !

   Allez comprendre !

   Pourquoi perdrait-on son temps à tenter de contrecarrer pareil déchaînement de xénophobie ? Le mal martiniquais n'est guère difficile à diagnostiquer : il s'agit d'un mélange de "compère-lapinisme" et de "noirisme". Et au post cité plus haut, il suffit de répondre :

 

   . "K. est un enfant du Pays" : mais de quel "Pays" parlez-vous, avec un "P" majuscule en plus ? La Martinique n'est pas un pays, mais un territoire français (contrairement à la Jamaïque qui est un pays indépendant depuis le 06 août 1962).

 

   . "Il parle notre langue" : sans blague ! Y'a une "langue" martiniquaise maintenant ? Le journal télévisé de nos différentes chaînes est-ilsdans ladite langue ? nos journaux aussi ? nos politiciens (hors campagne électorale soit 15 jours tous les 5 ans) s'expriment-ils dans cette langue ? Notre école use-t-elle de cette langue ? notre justice ? notre administration ? nos blogs et autres sites-web ?  Arrêtez ! Il n'y a qu'une langue et une seule en Martinique, c'est le français.

 

   . "Son père, sa mère, sa femme sont Martiniquais" : déjà expliqué plus haut dans le point "K. est un enfant du Pays".

 

    Epiphénomène, dira-t-on que ce déchaînement de xénophobie. Oh, que non ! Parfaite illustration au contraire de la mentalité du l'insulaire vivant sur l'île aux fleurs fanées : noir quand ça l'arrange (face aux "Métros" vivant sur place) et pas noir quand ça le dérange (comme dans la triste affaire qu'on vient d'évoquer) ; pas français quand ça le dérange (grève de février 2009) et français quand ça l'arrange (rejet par plus de 70% des électeurs de l'Article 74 qui aurait accordé une poussière d'autonomie à l'île).

   Ah ! Un nouveau post (Facebook ne dort jamais) :

  "Boycotte aux artistes Jamaiquains d'aujourd'hui qui ne nous ramène plus rien à part nous prendre des sous... Cette argent est pour nous, les artistes du Pays..."

   Tchiiip ! comme disaient nos arrière-grand-mères (expression signifiant "vous ne savez même pas écrire "boycott" et "Jamaïcains" et vous êtes en plus fâchés avec le pluriel : "ramènent")...

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