Merci, monsieur RAPHA, pour une analyse claire non pleurnicharde de la situation grave, unique et exceptionnelle que nous traversons actuellement et dont nous ne pouvons prévoir, malheureusement, à ce jour, la fin.
Vous êtes sans complaisance sur les manquements et insuffisances. Vous abordez le futur en mettant des points d’interrogation derrière les promesses gouvernementales, fussent-elles énoncées au plus haut niveau.
Mais votre analyse a aussi toute la force contenue dans les expressions bien françaises (que beaucoup font semblant d’oublier) : « retrousser ses manches, prendre sur soi, aller de l’avant ». Car vous vous présentez, ainsi que votre profession, en opposition à cette autre adage : avoir les bras cassés. Vous vous mettez délibérément dans le camp des critiques lucides, prêts à avancer, construire et porter votre pierre à l’édifice, au fur et à mesure (il y a des difficultés certes) de la mise à disposition des moyens et dans un cadre de solidarité et de l’idée bien comprise de la protection de la santé des Martiniquais, du vivre ensemble de notre petit Pays fragilisé dans son tissu relationnel, et dont l’économie déjà éprouvée va encore prendre du plomb dans l’aile.
Vous êtes optimiste pour demain et vous pensez que rien ne saurait être comme avant, un air déjà entendu : « plus jamais ça ». Oui, c’est vrai qu’il faut savoir transformer les difficultés en opportunités, oui, c’est vrai que dans l’adversité il y a une aubaine à saisir. Mais en ces temps difficiles où les pays riches se recroquevillent sur eux même, il est fort à parier que pour une reprise économique « tranquille » , ils continueront à vivre à crédit et à bon marché sur le dos des Pays dits « pauvres ». Et les peuples, plus que jamais, égoïstes dans les problématiques actuelles, vont intégrer encore plus fort l’adage : « un tiens, vaut mieux que deux tu l’auras ».
Il n’y aura plus en France la répétition de la nuit du 4 Août. Quant à nous, ici....
Et pour finir, je pense que si gouverner était facile, surtout dans l’urgence absolue, cela sa saurait.
Fernand Tiburce FORTUNÉ
Ancien élève de l’ENESSS
Ancien directeur adjoint de la CGSS MARTINIQUE
Ancien directeur de la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte (CSSM)
Directeur honoraire de la CSSM