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Corse et Martinique : le parallèle accablant...

Corse et Martinique : le parallèle accablant...

   Il semblerait, aux dires des médias (officiels ou pas tels ceux du Net) qu'il existe ou existerait en Martinique, un mouvement nationaliste ou de revendication nationaliste qui est/serait enraciné dans l'île aux fleurs depuis au moins quatre décennies. Ladite revendication est même portée haut et fort par une foultitude de partis ou de mouvements politiques parmi lesquelles certains remplissent des salles entières, voire des hall de sports, tandis que d'autres peinent à se réunir entre dirigeants dans une cabine téléphonique. Bref, petits ou gros, nos nationalistes tonitruent depuis des lustres et brandissent même un drapeau qui, dit-on, ne serait pas en odeur de sainteté auprès du principal parti indépendantiste pour des raisons qui soit non jamais été explicitées soit sont délibérément cachées.

   Bref...

   En Corse, terre "française" tout comme la Martinique mais située à quelques encablures du continent, peuplée par des gens appartenant à une "ethnie" similaire à celle de l'Hexagone, existe aussi un nationalisme tout aussi puissant. L'île de Beauté tout comme l'île au Fleurs dispose de son propre drapeau : une tête de Noir (ou de Maure) sur une large tissu blanc. Et pour renforcer la ressemblance, en décembre 2015, les nationalistes ont gagné haut la main les élections territoriales. Tout seuls en Corse, en s'alliant avec la Droite en Martinique, mais peu importe, dans cette dernière, les "indépendantistes" ou les encartés indépendantistes sont majoritaires.

   Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes dans nos deux îles, pourrait-on dire...

   Oui... :

    __sauf qu'en Corse, il est impossible d'acheter un terrain si l'on ne réside pas dans l'île depuis 5 ans. En Martinique, n'importe quel quidam, vivant à Perpète-les-Oies et qui n'y a jamais mis les pieds, peut, par contre, s'en procurer un par l'Internet !!!  D'où la destruction méthodique du foncier martiniquais.

 

    __sauf qu'en Corse, le littoral est strictement protégé : autrefois, par les bombes du FLNC ; aujourd'hui, par  des textes qu'il est très difficile à contourner. Les démolitions de grosses villas construits en dehors de la légalité y sont courantes alors qu'en Martinique, lesdites démolitions sont aussi rares que des œufs de cochon. D'où le mitage tout aussi méthodique du littoral ou du proche littoral martiniquais.

 

   __sauf qu'en Corse, l'enseignement de la langue corse est obligatoire de la maternelle à l'Université alors qu'en Martinique, en dépit des combats de trois décennies menés par les créolistes, l'enseignement du créole est facultatif. Il est vrai que nos nationalistes n'ont jamais compris que de nos jours, une langue qui reste confinée dans l'oralité (radio, télé, meetings politiques ou syndicaux etc.) et qui n'est presque jamais utilisée à l'écrit est une langue morte. Un projet de création d'Office de la langue créole existe bien dans le programme des vainqueurs de décembre 2015 mais semble être le cadet de leurs soucis.

 

   __sauf qu'en Corse, il existe une politique d'emploi visant à favoriser les autochtones (très peu nombreux : 280.000 face à 67 millions de "Continentaux") sans pour autant faire montre d'ostracisme à l'endroit des non-Corses. Les Martiniquais qui, eux, sont certes plus nombreux que les Corses, mais tout aussi lilliputiens (380.000) face à la masse hexagonale, ne sont protégés par rien du tout. Les entreprises qui viennent y travailler, notamment dans le bâtiment, y emmènent souvent leur personnel (sous-payé) roumain, bulgare, russe ou portugais, n'embauchant que des vigiles martiniquais. Le travailleur martiniquais, lui, n'est pas protégé.

 

   __sauf qu'en Corse, les élus nationalistes s'emploient à défier régulièrement le pouvoir français ou a entamer des bras de fer avec lui, y compris au plan symbolique, de façon à enclencher un petit début de commencement de rupture. Ainsi, en décembre 2015, le président de l'Assemblée de Corse, Guy TALAMONI, a-t-il tenu à faire son discours d'investiture en langue corse lequel fut sous-titré en français sur les chaînes de télévision. Lorsque les médias hexagonaux, outrés, le lui ont reproché, il a répondu avec un humour très sérieux : "La France est un pays ami". En Martinique, rien de tout cela, la France peut dormir sur ses deux oreilles.

 

   On pourrait multiplier les exemples montrant qu'il y a d'un côté, un nationalisme conséquent (Corse) et de l'autre, un nationalisme inconséquent ou un pseudo-nationalisme (Martinique). Mais l'exemple le plus criant est celui du football : les Corses, disposant pourtant de joueurs brillants évoluant dans le championnat professionnel de France, n'ont jamais fait toute une histoire pour pouvoir disposer d'une équipe "nationale" qui affronterait tel ou tel autre pays dans telle ou telle compétition. En Martinique, le nationalisme se réduit au ballon rond. Maman ou Papa la France peut diriger tous les domaines de l'existence des Martiniquais si ça lui chante, mais surtout qu'elle ne touche pas au foot ! On vote à plus de 70% contre une poussière d'autonomie (l'Article 74), mais on exige d'avoir une équipe martiniquaise qui jouerait dans tous les tournois de foot possibles et imaginables. Y compris la Coupe du monde, pourquoi pas ?

   Il s'agit sans doute d'une nouvelle idéologie, "l'indépendantisme sportif", que nos politologues feraient bien d'étudier et de classer dans la liste des errances martiniquaises...

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