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Corruption en Martinique: Le frère du bras droit de Bernard Hayot dort en prison

Pierrot DUPUY (in "ZINFOS974")
Corruption en Martinique: Le frère du bras droit de Bernard Hayot dort en prison

Jean-Louis de Lucy de Fossarieu n'est pas n'importe qui en Martinique. C'est un des plus influents Békés, ces héritiers de grandes familles blanches qui dominent l'économie martiniquaise et dont Bernard Hayot est le plus puissant de tous.

C'est aussi le patron d'un très important chantier naval, Carenantilles, installé au Marin.

Accessoirement, c'est enfin le frère d'Eric de Lucy (à La Réunion, il a préféré abandonner la particule de Fossarieu), un des principaux bras droit de Bernard Hayot, qui venait jusqu'à peu très souvent dans notre ile s'occuper des affaires du groupe.

Et comme chez les Hayot, tout se passe beaucoup en famille, Jean-Louis et Eric sont les oncles d'Amaury de Lavigne, le patron de Carrefour à La Réunion.

Or, il se trouve que Jean-Louis de Lucy (on va abandonner là aussi la particule pour faire plus simple) dort en prison depuis plus de trois semaines, au centre pénitentiaire de Ducos, en Martinique.

Il lui est reproché, selon le réquisitoire introductif que Médiapart publie aujourd'hui, d'avoir installé sur la Marina de la commune du Marin, une commune du Sud de la Martinique, une série de pontons flottants pour accueillir des bateaux... en toute illégalité, nous dit Mediapart. Cette activité commerciale est en effet soumise à autorisation administrative et au paiement d'impôts et taxes. "Mais l’entrepreneur n’aurait rien fait pour s’acquitter de ces obligations", selon le journal d'investigation.

Juridiquement, ça se traduit par toute une série de griefs. Il est ainsi soupçonné, nous dit Mediapart, d’avoir "en sa qualité de représentant légal de la société Carenantilles, sciemment recélé le chiffre d’affaires tiré de l’exécution de la délégation de service public entré en vigueur le 1er janvier 2014 dont Carenantilles était titulaire et dont il savait que l’attribution provenait d’un délit d’atteinte à la liberté et à l’égalité d’accès des candidats dans les marchés publics et les délégations de services publics".

Et d’avoir également "proposé directement ou indirectement des offres, promesses, dons ou des avantages quelconque […] pour obtenir de M. Rodolphe Désiré [des avantages] […] en entretenant une relation très suivie avec M. Rodolphe Désiré, assortie notamment de versements de sommes d’argent afin que ce dernier prenne des décisions favorables à l’activité commerciale de la société Carenantilles".

Il aurait également "sciemment recelé des sommes tirées du délit de concussion commis par monsieur Rodolphe Désiré […] (NDLR : le maire de la commune du Marin) par exonération ou franchise de droits, contributions, impôts ou taxes publics relatifs à la redevance due au titre de l’implantation des pontons flottants sur le domaine public maritime et l’exploitation d’une activité de port de plaisance par la société Carenantilles", et aussi d’avoir "fait de mauvaise foi des biens ou du crédit de cette société un usage qu’il savait contraire à l’intérêt de celle-ci, à des fins personnelles ou pour favoriser une autre société".

Il lui est également reproché d’avoir eu recours à de "l’emploi dissimulé", et d'"avoir […] apporté son concours à une opération de placement, de dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect d’un délit de fraude fiscale aggravée, avec cette circonstance que les faits ont été commis de façon habituelle" ; "pour avoir […] procédé sans autorisation de l’autorité administrative à des installations, ouvrages, travaux et activités susceptibles de présenter des dangers pour la santé et la sécurité publique, de nuire au libre écoulement des eaux, de réduire la ressource en eau, d’accroître notablement le risque d’inondation, de porter gravement atteinte à la qualité et à la diversité du milieu aquatique, notamment aux peuplements piscicoles […]", ou encore "pour avoir […] sciemment recélé notamment un emprunt bancaire d’un montant de 270 000 euros qu’il savait provenir d’un délit d’abus de biens sociaux commis au préjudice de la société Carenantilles".

Tous ces faits ont été jugés suffisamment graves pour justifier la mise en examen des différents protagonistes et le placement et le maintien en détention préventive de Jean-Louis de Lucy, ce baron de la bourgeoisie martiniquaise, depuis trois semaines !

Accessoirement, les mêmes faits sont reprochés, mais de façon symétrique, à Rodolphe Désiré, 82 ans, le maire du Marin depuis trente-six ans, , ville qui est le principal centre administratif du sud de l’île et l’une des trois sous-préfectures du département.

Et Arthur, le fils de Jean-Louis de Lucy, est lui aussi visé par l’enquête judiciaire. Il lui est notamment reproché d’avoir "sciemment recelé des sommes d’argent qu’il savait provenir de délits d’abus de biens sociaux commis au préjudice de la société Carenantilles, avec cette circonstance que les faits ont été commis à titre habituel", ainsi que d’avoir commis le "délit de de travail dissimulé par dissimulation de salariés".

Nul doute que le groupe Bernard Hayot se serait volontiers passé d'un tel scandale au moment où il s'apprête à racheter Vindemia à La Réunion et alors que le monde économique et politique réunionnais est vent debout contre cette acquisition. Le groupe GBH en lui même n'est absolument pas impliqué dans cette affaire mais le nom de de Lucy est tellement étroitement lié à ses opérations à La Réunion qu'il ne pourra empêcher un certain amalgame.

D'autant qu'un des arguments des opposants au projet de rachat de Vindemia est qu'il ne faudrait pas que les Békés importent leurs méthodes à La Réunion et qu'il faut éviter que notre ile ne soit mise en coupe réglée comme l'est la Martinique.

Pierrot Dupuy

 

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