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Confirmation des prédictions de la théorie générale de la Relativité

Raphaël Confiant
Confirmation des prédictions de la théorie générale de la Relativité

 C'est donc en 1915 qu'Albert Einstein établissait la Théorie générale de la Relativité. Il y a donc un peu plus d'un siècle et année après année, décennie après décennie, ses prédictions s'avèrent justes.

 A noter une petite erreur de traduction en français toutefois : on a pris l'habitude de dire "la Relativité restreinte" (1905) et "la Relativité générale". Cela est passé dans le langage courant au point qu'aujourd'hui, même les physiciens emploient ces expressions sans sourciller. Ce ne fut pas toujours le cas puisque jusque dans les années 30, on disait "Théorie restreinte de la Relativité" et "Théorie générale de la Relativité" car ce n'est pas cette dernière, la Relativité, qui est restreinte ou générale mais bien la Théorie. Ces expressions en anglais sont claires : "Restricted Theory of Relativity" et "General Theory of Relativity".

  Se pose la question de la traduction des textes scientifiques et, si cela n'a pas de conséquence s'agissant des scientifiques qui savent de quoi il en retourne, cela induit fâcheusement le grand public en erreur. C'est comme l'expression "Big Bang", phénomène qui est censé s'être produit il y a 13,7 milliards d'années et a donné naissance à l'univers (du moins celui qui nous connaissons, celui qui est observable car il se pourrait fort bien qu'il en existe d'autre comme tente de le montrer la théorie du Multivers). Pour le profane, le grand public, "Big Bang" évoque tout naturellement une énorme explosion alors que toutes les théories sont d'accord pour dire qu'il s'agit en fait d'un minusculissime flash de lumière. Eclair primordial donc et non bruit assourdissant ! Même la Bible, qui n'est pas scientifique du tout (elle affirme que l'Univers est vieux de...6.000 ans !), ne s'est pas trompée sur ce point : "Et la lumière fut !"...

  Le Prix Nobel de physique vient donc en cette année 2020 couronner trois chercheurs éminents, Robert Penrose, Reinhard Genzel et Andrea Ghez : le premier pour avoir prouvé, s'agissant de la formation des "trous noirs" que la Théorie générale de la Relativité d'Einstein avait vu, pour la énième fois, juste ; les deux autres pour la découverte d'un "objet compact super-massif, qui régit les orbites stellaires, au sein de notre galaxie", la Voie Lactée. Chose amusante : Einstein lui-même ne croyait pas à l'existence des trous noirs que prédisait pourtant sa propre théorie ! Amusant aussi est le fait que bien qu'ayant été l'un des pères de la physique quantique, il se refusa à admettre que les lois qui gouvernent le monde subatomique sont probabilistes et non déterministes comme dans le monde macroscopique, déclarant à la cantonade : "Dieu ne joue pas aux dés !"...

  En ces temps troublés, la science est sans doute le seul domaine capable de rassembler l'humanité et c'est bien pourquoi la culture générale scientifique est une nécessité absolue. L'école et l'université nous habituent à la culture générale littéraire, linguistique, historique, juridique, économique ou encore artistique mais elle réserve le domaine des sciences à une poignée et malheureusement, le grand public s'en satisfait. Si quelqu'un déclare, par exemple, que Christophe Colomb a posé le pied en Amérique en 1592 au lieu de 1492, il sera aussitôt la risée de ses interlocuteurs mais s'il affirme que le soleil est une boule de feu (et non de plasma comme c'est le cas), personne ne relèvera. Cette inculture scientifique se manifeste de manière spectaculaire à l'occasion du coronavirus dit covid-19 qui voit tout un chacun raconter n'importe quoi, sur les réseaux sociaux notamment, chacun se prenant pour un spécialiste de ce qu'il n'est pas alors qu'il ne maitrise pas la terminologie la plus élémentaire en terme de maladies infectieuses. Sans même parler de certains écologistes qui blablatent sur le réchauffement climatique ou sur la 5G à la manière des hippies, des rastas ou des véganistes (voire des Amish).

  Comprenons-nous bien : il ne s'agit pas de transformer tout le monde en scientifique, chose de toute façon impossible, mais de dispenser une culture générale scientifique sur le modèle de la culture générale littéraire, juridique, économique ou artistique. D'autant que s'il y a des gens qui font des efforts de vulgarisation et publient des ouvrages à destination du grand public, ce sont bien les scientifiques. On ne saurait en dire autant des philosophes, des linguistes ou des psychanalystes !  

 Voici donc le communiqué de l'Académie Royale de Suède à propos de l'attribution du Prix Nobel de Physique 2020 :

 

                                                       ***


  The Royal Swedish Academy of Sciences has decided to award the 2020 Nobel Prize in Physics with one half to Roger Penrose “for the discovery that black hole formation is a robust prediction of the general theory of relativity” and the other half jointly to Reinhard Genzel and Andrea Ghez “for the discovery of a supermassive compact object at the centre of our galaxy.”

 These three laureates share this year’s Nobel Prize in Physics for their discoveries about one of the most exotic phenomena in the universe, the black hole. Roger Penrose showed that the general theory of relativity leads to the formation of black holes. Reinhard Genzel and Andrea Ghez discovered that an invisible and extremely heavy object governs the orbits of stars at the centre of our galaxy. A supermassive black hole is the only currently known explanation.

Roger Penrose used ingenious mathematical methods in his proof that black holes are a direct consequence of Albert Einstein’s general theory of relativity. Einstein did not himself believe that black holes really exist, these super-heavyweight monsters that capture everything that enters them. Nothing can escape, not even light.

  In January 1965, ten years after Einstein’s death, Roger Penrose proved that black holes really can form and described them in detail; at their heart, black holes hide a singularity in which all the known laws of nature cease. His ground-breaking article is still regarded as the most important contribution to the general theory of relativity since Einstein. Reinhard Genzel and Andrea Ghez each lead a group of astronomers that, since the early 1990s, has focused on a region called Sagittarius A* at the centre of our galaxy. The orbits of the brightest stars closest to the middle of the Milky Way have been mapped with increasing precision. The measurements of these two groups agree, with both finding an extremely heavy, invisible object that pulls on the jumble of stars, causing them to rush around at dizzying speeds. Around four million solar masses are packed together in a region no larger than our solar system.

 Using the world’s largest telescopes, Genzel and Ghez developed methods to see through the huge clouds of inter-stellar gas and dust to the centre of the Milky Way. Stretching the limits of technology, they refined new techniques to compensate for distortions caused by the Earth’s atmosphere, building unique instruments and committing themselves to long-term research. Their pioneering work has given us the most convincing evidence yet of a supermassive black hole at the centre of the Milky Way.

  “The discoveries of this year’s laureates have broken new ground in the study of compact and supermassive objects. But these exotic objects still pose many questions that beg for answers and motivate future research. Not only questions about their inner structure, but also questions about how to test our theory of gravity under the extreme conditions in the immediate vicinity of a black hole,” says David Haviland, chair of the Nobel Committee for Physics. 

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