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CHLORDECONE : STOCK NON EPUISE OU COMMERCE PARALLELE ?

CHLORDECONE : STOCK NON EPUISE OU COMMERCE PARALLELE ?

  Non, ce n'est pas une blague : la Martinique a été durant 30 ans (1972-2002) le seul pays au monde dans lequel boire de l'eau était plus dangereux que boire de l'alcool. 

    Pourquoi ?
  Parce que comme l'expliquent en long et en large L. BOUTRIN et R. CONFIANT dans leur ouvrage Chronique d'un empoisonnement annoncé paru en février...2007, c'est-à-dire il y a 12 ans, l'Etat et ses représentants locaux ont permis que soit distribuée aux Martiniquais une eau du robinet gorgée de chlordécone. L'Etat le savait, les Békés le savaient et certains hommes politiques le savaient ! Les uns et les autres ont pourtant laissé faire avec toutes les conséquences écologiques, sanitaires et économiques (disparition de l'aquaculture, zones maritimes interdites à la pêche etc.) que la pseudo-commission d'enquête parlementaire dirigée par Serge LETCHIMY feint de découvrir aujourd'hui.
   Mais ouvrons le livre de L. BOUTRIN et R. CONFIANT en page 59 et lisons :
   "Du fait de son poids dans l'économie antillaise, mais aussi pour des raisons historiques et culturelles, le lobby béké s'est souvent appuyé sur un réseau d'influences pour défendre ses intérêts et asseoir son pouvoir économique.
   Au sein de ce réseau on retrouve souvent des politiques parmi lesquels, à une certaine époque, le député de la circonscription Nord-Atlantique de la Martinique. Pas une mandature ne passait sans qu'il n'ait une "traditionnelle" intervention à l'Assemblée Nationale du député de cette circonscription où, à l'époque, on retrouvait l'essentiel des bananeraies. D'où le surnom peu flatteur de "député-banane" que la population lui attribuait à chacune de ses interventions."
   De qui s'agit-il, se demandera le lecteur de cet article ? En fait, l'homme est décédé depuis des lustres et comme la grande majorité des hommes politiques, il a quasiment disparu dans les oubliettes de l'histoire, ne laissant que cette seule trace, peu flatteuse, dans l'esprit des plus anciens d'entre nous. Continuons donc notre lecture du livre en page 60 cette fois :
   "C'est encore un autre député du Nord-Atlantique, Guy LORDINOT, maire de Sainte-Marie, qui interpellera Henri NALLET, ministre de l'agriculture de l'époque, pour relayer une requête des gros planteurs de bananes en faveur d'une prolongation de la commercialisation du chlordécone.
    Nous avons déjà relaté l'épisode rocambolesque et surréaliste du triple régime de dérogation accordé aux planteurs de banane entre 1990 et 1993. Ceci se passe aux Antilles françaises, à la demande d'un "député-banane" et avec la bénédiction de trois ministres de l'agriculture et en totale violation des lois de la République.
      Théoriquement à la date du 30 septembre 1993, la vente, la mise en vente ainsi que la mise sur le marché français du chlordécone est interdite. Pourtant, en juin 2003, onze années après cette interdiction , un stock de 9,5 tonnes de  est saisi par les services de l'Etat dans un hangar sur une exploitation de bananes de la Martinique."
  Non, vous ne rêvez point ! Vous avez bien lu : des planteurs ont continué à utiliser massivement ce dangereux pesticide organochloré qu'est le chlordécone plus d'une décennie après son interdiction par les autorités françaises !!! Du coup se pose une question et en page 60, le livre de L. BOUTRIN et R. CONFIANT la pose comme suit :
   "S'agissait-il d'un stock  non épuisé ou alors faut-il y voir un commerce parallèle de produits interdits ?"
  Jusqu'à la date d'aujourd'hui, personne n'a apporté de réponse et il ne faut pas compter sur la commission LETCHIMY pour le faire car elle n'est venue aux Antilles que pour brasser du vent avec la complicité de médias qui feignent, eux aussi, de découvrir l'ampleur des dégâts causés par le chlordécone.
   Il est vrai que le temps de cerveau disponible des Martiniquais ces jours-ci semble entièrement occupé à commenter un clip à la con dans laquelle la racaille et le lumpen se donnent en spectacle...
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