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CHLORDÉCONE en Martinique : Une augmentation avérée du risque de myélome

CHLORDÉCONE en Martinique : Une augmentation avérée du risque de myélome

« L’existence d’une association entre l’exposition aux pesticides et le risque de survenue de myélome multiple », c’est l’une des conclusions les plus marquantes du bilan sanitaire de la pollution par le chlordécone, mise en évidence en 1999 en Martinique et en Guadeloupe, publié par l’Institut de veille sanitaire (InVS) dans son Bulletin hebdomadaire. Au-delà, les questions du risque alimentaire lié aux pesticides, d’une manière générale, de l’insuffisance d’information délivrée aux populations, de l’optimisation des mesures de prévention sont posées, avec l’objectif avoué d’être « source d’enseignements ».

Cette pollution par un pesticide organochloré, utilisé dans les bananeraies aux Antilles jusqu'à son interdiction en 1993, a fait l'objet d'actions des pouvoirs publics dès son identification, en vue d'en caractériser l'étendue, d'en connaître les dangers, d'en évaluer les risques et d'en maîtriser les impacts…

 

Le chlordécone est un pesticide et un perturbateur endocrinien et s'il fait partie des molécules les mieux documentées quant à ses effets toxiques sur l'animal, il reste encore des travaux à mener pour mieux connaître ses effets sur l'Homme.

Le plan d'action interministériel chlordécone 2008-2010 a permis de mettre en place un dispositif de surveillance des pathologies liées à l'exposition aux pesticides organochlorés, à partir des registres des cancers et des malformations. Une surveillance particulière des jeunes enfants ainsi que des efforts de réduction de l'exposition des populations sont actuellement suivis sur le long terme.

Une population fortement exposée par l'alimentation : L'InVS, rappelle dans son BEH les différentes études menées depuis 1999, qui ont permis d'estimer l'exposition au chlordécone des populations de Guadeloupe et Martinique, soit par le dosage direct dans les matrices biologiques (sang, lait et graisses), soit de façon indirecte par le calcul de l'apport alimentaire en chlordécone, à partir de données de consommation et de contamination des aliments. Ces études ont montré une exposition avérée de la population à ce polluant, en particulier les anciens travailleurs agricoles de la banane, les consommateurs de produits de la mer et les consommateurs de légumes racines en zone contaminée. La voie principale d'exposition est l'alimentation. Un point important, si la concentration médiane de chlordécone dans le sang de cordon (nouveau-nés) était inférieure à celle retrouvée dans le sang des mères, le chlordécone avait été détecté dans 40% des prélèvements de lait maternel (LDD ~ 0,12 µg/L)-(2003).

Une population mal informée : Une enquête réalisée par l'Inpes en 2008 a montré que la population se montre critique vis-à-vis de l'information reçue sur le chlordécone : ainsi, seule la moitié des répondants (54,5% en Martinique, 48,6% en Guadeloupe) s'estime satisfaite. Le principal motif d'insatisfaction est l'insuffisance de l'information diffusée (83,6% des insatisfaits en Martinique, 86,2% en Guadeloupe) .

 

Des mesures de prévention à généraliser : les mesures de prévention ont principalement concerné les producteurs agricoles depuis 2002, en les étendant aux détenteurs de jardins familiaux en 2008. Des restrictions de pêche en eau douce ont été prononcées dès 2004, et se sont étendues au milieu marin en 2009. Selon l'InVS, l'objectif de réduction de l'exposition est atteint pour les productions encadrées. Mais il reste la question des productions informelles, encore très vivaces en Guadeloupe et en Martinique…

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Quelle incidence des cancers liés à l'exposition ? L'étude menée par le Registre des cancers et la Cellule de l'Institut de veille sanitaire en région Antilles- Guyane a étudié la distribution des cas de cancers pouvant être liés à une exposition à des pesticides et a testé l'association entre la distribution spatiale de ces cancers et une exposition potentielle de la population. Seule la distribution spatiale de l'incidence du myélome multiple présente une structure géographique particulière vis-à-vis d'une exposition potentielle aux POC. En conclusion, l'étude menée pourrait suggérer l'existence d'une association entre l'exposition aux pesticides et le risque de survenue de myélome multiple.

 

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