Pas toutes et tous bien évidemment puisque grâce à un dur combat mené pendant 4 longues années par un certain nombre d'entre elles et eux, les trois chefs du CEREGMIA ont pu être mis hors d'état de nuire au sein de l'Université des Antilles. Le CNESER (Conseil National de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche) a, en effet, purement radiés à vie ces derniers de la fonction publique avec interdiction d'exercer dans l'enseignement privé. Radier un professeur d'université est quelque chose de rarissime au sein des universités françaises, chacun l'imagine bien. Que ces trois "présumés innocents" n'aient toujours pas été jugés et n'aient eu aucune sanction pénale à ce jour n'a rien d'étrange sous nos cocotiers : il en est allé de même pour les scandales du CREDIT MARTINIQUAIS, du CHLORDECONE et de la SODEM pour ne citer que ceux-là.
Rappelons les faits : 12 millions de fonds européens se sont volatilisés au sein de l'ex-Université des Antilles et à l'Université des Antilles qui lui a succédée sur une période de deux décennies. La Cour des Comptes, le Sénat et l'OLAF (ou "FBI européen") ont tous, successivement pointé du doigt un ex-groupe de recherches de notre université, le CEREGMIA, lequel avait une antenne sur les 3 campus de l'époque : Martinique, Guadeloupe et Guyane. Des enquêtes ont abouti à la mise en examen de ces "présumés innocents", ce qui a finalement entraîné leur exclusion définitive de l'établissement.
Or, pendant les 4 ans qu'a duré la mise en lumière de l'affaire et la lutte contre les "présumés innocents" du CEREGMIA, les mêmes personnes qui approuvent bruyamment aujourd'hui les déboulonneurs de statues au motif que ces derniers seraient des étudiants brillants et courageux, se sont soigneusement tenues à l'écart du combat contre ledit CEREGMIA ! Mieux : elles passaient tranquillement l'entrée du campus de Schoelcher à chaque barrage filtrant instauré par ceux qui combattaient le CEREGMIA, l'air tantôt goguenard tantôt méprisant. Quand elles n'incitaient pas, dans leurs cours, les étudiants à ne pas rejoindre le mouvement !
Pourtant, 12 millions d'euros, ce n'est pas rien ! Argent que l'Université a dû rembourser, agent avec lequel l'établissement aurait pu acheter des centaines d'ordinateurs au profit des "brillants" étudiants, des milliers d'ouvrages pour la Bibliothèque universitaire, ou encore rénover les amphis dont beaucoup sont en piteux état, voire même organiser des colloques, inviter des professeurs étrangers de renom comme cela se fait dans toutes les universités du monde. Ah, n'oublions pas que sur les 7 chefs d'accusation qui pèsent sur le trio de "présumés innocents" du CEREGMIA, il y a le très peu reluisant : "détournements de fonds publics en bande organisée au détriment de l'Union Européenne". Ne parlons même pas des "faux en écritures publiques", "délit de favoritisme" etc. !
Tout cela n'a jamais suscité le moindre émoi chez celles et ceux qui, aujourd'hui, volent bruyamment au secours des déboulonneurs de statues. Ils et elles ont soigneusement fermé leur gueule durant 4 ans et les voici qui, aujourd'hui, ont le culot de l'ouvrir contre certains d'entre leurs collègues qui non seulement ont combattu le CEREGMIA, mais avant cela, le CHLORDECONE. Voici que ces gens se croient autorisés à leur donner des leçons !
Quel courage ! On ne dénonce ni ne combat une vakabonnajri qui se passe pourtant sur son propre lieu de travail (l'Université) et on applaudit à des actions qui se déroulent en dehors du campus ! Bann lapia ki zot yé !