Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

CE QU'IL FAUT SAVOIR SUR LA POSITION MONOPOLISTIQUE DE LA SME (SOCIETE MARTINIQUAISE DES EAUX)

CE QU'IL FAUT SAVOIR SUR LA POSITION MONOPOLISTIQUE DE LA SME (SOCIETE MARTINIQUAISE DES EAUX)

 La question de l'eau fait couler beaucoup d'...encre ces jours-ci dans notre chère Martinique, surtout sous la plume de "grands révolutionnaires" qui ne s'en sont jamais préoccupés jusque-là. 

 C'est la loi du genre dans un pays où la population ne prête l'oreille qu'à ceux qui braillent et gesticulent le plus fort. Passons...Dans leur ouvrage Chronique d'un empoisonnement annoncé paru en 2007 (il y a 13 ans donc), les écologistes Louis BOUTRIN et Raphaël CONFIANT avaient déjà pointé du doigt la situation de monopole de la SME comme on le verra dans l'extrait ci-après.
 Outre le fait que la SME nous ait distribué pendant plus de trois décennies une eau gorgée de chlordécone, chose qui n'a jamais dérangé personne comme nous l'avons vu dans un précédent article, outre le fait qu'elle ne se soit jamais préoccupée de moderniser son réseau, ce qui est une obligation légale et une insulte envers le consommateur quand on connaît la lourdeur des factures qu'elle adresse à ce dernier, outre le fait qu'elle soit désormais en situation de quasi-monopole puisqu'elle dessert 30 communes sur 34 (ODYSSI s'occupant des 4 communes de la CACEM), voici qu'aujourd'hui, elle pompe de l'eau dans des rivières quasiment à sec ! Dans dix ans, il y a gros à parier que d'aucuns monteront sur leur plume, dans le quotidien local, maintenant propriété d'un autre milliardaire, pour dénoncer ce crime écologique.
 Car enfin, pomper dans des cours d'eau à l'étiage si bas revient tout simplement à y détruire toute vie aquatique. Mais bon, on en reparlera "Quand la Martinique s'éveillera" pour paraphraser le titre d'un livre à succès au sujet de la Chine publié il y a un demi-siècle. Heureusement pour elle, il semblerait que la pluie recommence enfin à tomber. Merci, cher Dieu Hivernage ! Pour l'heure, consacrons-nous à la position monopolistique de la SME, filiale des deux géants français de la distribution de l'eau potable, telle que la décrivait Chronique d'un empoisonnement annoncé en 2007... 
                                                                 
                                                                      ***
 
                                               ABUS DE POSITION DOMINANTE
 
 "L'eau en Outre-mer, un marché juteux !
  Avec 32% du marché mondial de l'eau pour VEOLIA (ex-VIVENDI-environnement--ex-GENERALE DES EAUX) et 23% pour SUEZ-LYONNAISE DES EAUX, les deux géants français se partagent le marché mondial de l'eau, loin devant le Britannique THAMES WATERS et la SAUR (Bouygues) qui en captent 5. A elles seules, les sociétés françaises détiennent 60% du marché de l'eau de la planète et ne cessent de remporter des contrats internationaux : 130 pays couverts pour Suez-Lyonnaise des Eaux contre 110 pour Veolia. Très peu de pays ou de grandes capitales échappent aux deux mastodontes français. Après Mexico, Miami, Caracas, Sydney, Berlin, Prague, Buenos-Aires, Puerto-Rico, Manille, c'est au tour de la Chine où Veolia (ex-Vivendi) a décroché en 2004 un marché faramineux de 10 milliards d'euros pour la ville de Shanghai. Une première percée dans la muraille de Chine qui laisse augurer des perspectives plus florissantes encore après l'entrée de ce pays dans l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) et l'attribution des Jeux Olympiques à la ville de Pékin.
 Mais ce succès international des deux géants français n'est pas uniquement lié à leur savoir-faire technologique. Il repose en grande partie sur "un modèle de gestion à la française" conforté par un lobbying forcené et ces puissants alliés que sont la Banque Mondiale et le FMI (Fond Monétaire International). Deux organismes qui incitent les pays en voie de développement à privatiser leurs services publics de distribution d'eau potable. Une pratique contestée de plus en plus par les populations, notamment celles d'Uruguay, de Colombie ou encore de Bolivie qui refusent de payer au prix fort une ressource qui tombe du ciel. Même refus à Soweto, en Afrique du Sud, où les habitants estiment que l'eau est un droit constitutionnel et qu'elle doit donc être gratuite.
 Quant au modèle de gestion à la française, c'est un vieil héritage datant du XIXe siècle : depuis la naissance de la Générale des Eaux et de la Lyonnaise des Eaux. Créées respectivement en 1853 et en 1880 (par le Crédit Lyonnais pour la seconde), ces deux sociétés gèrent 80% du marché français. Au cœur du système, un savoir-faire dans le traitement et la distribution de l'eau potable, mais surtout un phénoménal montage "public-privé" : la privatisation d'une ressource naturelle à partir de contrats de concession de longue durée. L'Etat garde la propriété de l'eau, aux municipalités la responsabilité. Quant aux entreprises privées, elles assurent les services de distribution et...encaissent les factures. A charge pour les Collectivités publiques de financer les travaux d'investissement. Ce modèle de gestion déléguée à la française dure depuis Mathusalem et a fait la fortune de "La Générale" et de "La Lyonnaise", les deux sociétés-mères"...(A SUIVRE)
Image: 

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.