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CAPITALISME : LA BÊTE BOUGE ENCORE…

CAPITALISME : LA BÊTE BOUGE ENCORE…

Se garder de tout triomphalisme. Conserver la tête froide. Ne pas prendre ses désirs pour des réalités. Tels sont les sages mantras que devraient se répéter journellement les adversaires de toujours de l’hydre capitaliste. Cette bête à sept têtes née il y a cinq siècles, avec les «Grandes Découvertes», puis la colonisation du monde par l’Europe et ensuite par cette «extrême-Europe» que sont les États-Unis.

Cinq siècles de pillages, de tueries, de crimes, de génocides. Mais aussi, sachons le reconnaître, cinq siècles de progrès scientifiques foudroyants de la simple boussole à la navette spatiale en passant par le train, l’automobile, l’électricité, le téléphone, l’avion et l’Internet.

Cinq siècles au cours desquels l’hydre capitaliste a su vaincre un à un chacun de ses adversaires et, tout récemment, le plus déterminé et le plus structuré d’entre eux, le communisme. D’ailleurs, suite à cette victoire, d’aucuns comme Francis Fukuyama avaient annoncé rien moins que «la fin de l’Histoire». Le capitalisme était le stade achevé du développement humain, le meilleur et le plus performant des systèmes qui put se concevoir, malgré ses imperfections.

Certes, un nouvel adversaire, l’islam fondamentaliste, s’était levé et avait brandi l’étendard vert du prophète Mahomet en lieu et place du drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau de Lénine et Staline. Il avait même infligé une blessure symbolique extraordinaire au plus puissant des pays capitaliste, à l’Empire, autrement dit les États-Unis, en le frappant en plein cœur un certain 11 septembre 201. Mais là encore, en chassant les talibans d’Afghanistan et en les obligeant à se terrer dans des montagnes inaccessibles, en envahissant et en occupant l’Irak et en soutenant de façon éhontée l’entité sioniste en dépit de ses crimes à répétition, les États-Unis et l’Occident ont signifié à ce nouvel ennemi qu’ils étaient déterminés à le combattre avec autant de détermination que celle qu’ils avaient déployée contre leurs précédents adversaires. Et cela quelque soit le prix humain. Et ce prix est lourd : 650.000 civils irakiens tués à ce jour. 350.000 civils afghans. 12.000 civils palestiniens et libanais.

Mais alors que ni le socialisme réformiste, ni le communisme, ni l’islam, ne sont parvenus à l’ébranler, voici que le capitalisme semble être atteint de l’intérieur. Voici qu’il doit combattre un ennemi intérieur ! Et cet ennemi n’est rien d’autre que… lui-même ! Et les armes de cet ennemi ne sont que les outils, les principaux outils, de la domination capitaliste : les banques, les bourses, l’argent. Ce dollar sur lequel est écrit fièrement «In God we trust» (En Dieu nous croyons). Cette devise qui domine le monde alors même qu’elle est devenue plus faible que l’euro et qui permet aux Étasuniens, toutes classes sociales confondues, de vivre à crédit sur le dos du reste du monde.

À trop vouloir accumuler les profits faramineux, à trop inventer des produits financiers sophistiqués ne possédant aucune contrepartie dans l’économie réelle, à trop se persuader que «la main invisible du marché» régulera le système et en corrigera les excès, le système capitaliste s’est aveuglé lui-même. Il s’est en quelque sorte tiré une balle dans les pieds. Il a scié la branche sur laquelle il était confortablement assis. Évidemment, les premières victimes de ce «krach» ne seront pas les capitalistes eux-mêmes. Ceux-ci se sont déjà mis à l’abri depuis longtemps, parfois dans des paradis fiscaux. Les premières victimes seront, dans un premier temps, les masses populaires d’Occident et, dans un deuxième temps, celles des pays du Sud. Car les «subprimes» n’ont pas été inventés pour les riches, mais pour les démunis. Pour couillonner et pressurer les plus démunis.

Ce mois-ci 2 millions de citoyens des États-Unis seront expulsés de leurs maisons. On dira que ce n’est rien face aux centaines de millions d’exploités du Tiers-Monde qui, eux, ne possèdent même pas un toit ou une voiture qui pourraient être saisis et même qui ne mangent pas tous les jours à leur faim. C’est vrai. Mais pourquoi ne pas penser qu’à l’occasion de cette crise du capitalisme, qu’il faut espérer ultime, les exploités du Nord et les exploités du Sud se donnent enfin la main ? Une main solidaire. Fraternelle. Une main combattante et travailleuse.

Car enfin, quel est le seul problème que l’homme se doit de résoudre sur cette terre sinon qu’inventer un système qui permette au plus grand nombre de vivre de manière décente ? Le capitalisme, lui, s’est évertué à fournir à une minorité une vie paradisiaque et on en a eu un exemple caricatural lorsque le candidat républicain John McCain s’est trouvé dans l’incapacité, devant un parterre de journalistes de dire combien de maisons il possède. 7 ? 8 ? Il hésitait. Il ne le savait pas !!! Et ce faisant, le capitalisme a tué la planète à petit feu, polluant les fleuves et les rivières, détruisant les forêts, saccageant plaines et collines, toujours pour le seul bien-être de ces 20% de l’humanité qui accaparent 80% des richesses.

La crise actuelle est-elle l’ultime spasme de ce système inhumain, barbare ? La bête réussira-t-elle une nouvelle fois à faire repousser ses sept têtes ? Nous ne le savons pas encore, mais soyons prudents : elle bouge encore…

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