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AVIS DE DECES DE M. DUBONSENS

AVIS DE DECES DE M. DUBONSENS

{Nous avons reçu cet éloge funèbre et le mettons en ligne. En hommage à Henri Salvador, pour qui le rire et la bonne humeur étaient l'essence du vivre quoi qu'il arrive, et quoi de plus créole !}

Aujourd'hui nous déplorons le décès d'un être cher au coeur des gens sains, qui se nommait DUBONSENS, dit DBS, et qui a vécu parmi nous de très longues années.

Personne ne savait exactement son grand âge, car les registres du bon Etat-Civil portant mention des DU BON ont été perdus il y a bien longtemps dans les méandres de la bureaucratie ad hoc et idoine.

On se souviendra de DBS pour ses leçons de vie données sous un arbre, sur une place publique, dans une cour d'école, dans ses billets calligraphiés dans une langue simple, et surtout autour de la table familiale lors des repas où on se faisait un plaisir de l'inviter, en semaine comme le dimanche.

Parlant peu, mais touchant l'âme, il aimait dire sans insister de délicates choses, comme :

_ "La fortune appartient à celui qui se lève tôt...
_ "Il ne faut pas tout attendre des autres...
_ "Ce qui arrive est peut-être de mon fait...
_ "Donne et tu recevras...
_ "Connais-toi tout d'abord..."

Toujours simplement mais proprement mis, DBS suivait des règles simples et pratiques, comme :

_ "Ne pas dépenser plus que ce que l'on gagne"
_ et des principes éducatifs clairs et logiques, comme :
_ "Ce sont les parents, et non les enfants, qui décident ".

DBS a perdu un pied lorsqu'il a su, que des enfants se permettaient de traiter leurs parents sans ménagement, puis que des parents avaient craché sur des enseignants qui avaient fait leur travail, en voulant apprendre à ceux qui leur sont confiés, les bonnes manières et le respect.

La nouvelle qu'un enseignant avait été renvoyé pour avoir réprimandé un élève mal éduqué et trop excité a encore aggravé l'état de santé de DBS.

Son moral a fini par s'effriter grave lorsque les écoles ont appris qu'elles devaient désormais demander et obtenir une autorisation parentale pour mettre un pansement sur le petit bobo d'un enfant, sans pouvoir informer les parents de dangers bien plus graves encourus par leur rejeton.

DBS a perdu le goût de survivre quand il a su que des criminels recevaient un meilleur traitement que leurs victimes.
Il a défailli quand il a su qu'il était devenu répréhensible de se défendre contre un voleur dans sa propre maison, et que le voleur pouvait porter plainte pour agression.

DBS a définitivement perdu foi en la vie sous nos climats quand une femme qui n'avait pas réalisé que le café bas de gamme servi debout dans un étui de carton ciré jetable qu'il venait de lui offrir était bouillant de micro-ondes. Elle en a laissé choir une petite goutte sur sa jambe fraîchement épilée, et a ensuite porté plainte contre DBS pour blessure. Elle a perçu une indemnisation colossale.

DBS a été secoué d'entendre dire que des poisons comme l'alcool, l'éther, la morphine ou d'autres substances comme la cola, le coca ou la ganja qui altèrent la lucidité et réduisent les capacités intellectuelles seraient bientôt en promotion pour soulager les mineurs, dans des pharmacies subventionnées grâce à une taxe supplémentaire sur les livres scolaires et les cahiers de vacances.

La mort de DBS avait été précédée par une série de pertes douloureuses : celle de ses nobles parents VERITE et CONFIANCE. Celle de sa tendre femme, DISCRETION. Celle de sa fille bien-aimée, RESPONSABILITE, et comble d'infortune, celle de son fils chéri, RAISON.

Il laisse toute la place à ses trois faux frères imposés qui se battent pour que disparaisse sa succession : G. KONE M DROA, C. LAFOT-ALOTR et G. SUI 1E VICTIM. Pour les ignares en SMSserie, entendez : je connais mes droits, c'est la faute à l'autre, et je suis une victime.

Il n'y avait pas foule à son enterrement car presque personne ne s'était rendu compte qu'il s'éteignait. Aucun clergé d'aucune église n'a voulu prendre le risque de s'en charger, faute de temps matériel, ou de disponibilité... Cet avis n'a pas été diffusé sur des ondes nées fastes.

Vous avez donc de la chance de tenir ce faire-part.

Mettez sur la porte du frigidaire, à hauteur d'yeux du ciel.

N'en faites circuler anonymement des copies en bon état que si vous en avez le coeur.

Sinon ne faisons rien, continuons d'échanger et de faire circuler de plates âneries grâce à de merveilleuses technologies, à fin d'éloigner les braves gens du Bon Sens. Faisons sourire la société si vile de l'absence du regretté DBS.

{{Codicille au Testament de M. DUBONSENS :}}

DBS disait ceci à ses intimes, chaque fois qu'il perdait un proche :

"Ceux qui nous quittent nous laissent le souvenir des moments passés ensemble. Ils continuent de vivre à l’intérieur de nous par leur souvenir et leur sagesse."

Tel est le legs de DBS à ceux qui le pleurent. Un jour sans doute, à la fin d'un cycle, DBS s'incarnera une nouvelle fois. Une autre femme l'enfantera...

{Texte retrouvé chiré et piété grave près de la poubelle d'un fast-food en île.
Recollé et reconstitué pour vous. Veuillez excuser toute erreur informatique.
_ Amicalement, in memoriam.
_ La Société.}

Copie : à {{Henri-Dali Salvador-Debs}}.

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