Selon une étude, la surincidence de la prématurité aux Antilles pourrait trouver son origine dans les épisodes de pollution aux particules fines issues des poussières du Sahara.
C’est une énigme qui tient en haleine la communauté scientifique depuis plusieurs années : comment expliquer que les naissances prématurées soient deux à trois fois plus nombreuses aux Antilles qu’en métropole ?
Un article publié en 2010 dans le très réputé New England Journal of Medecine évoque la piste – glissante – des origines ethniques (africaines) de la population. En 2014, des chercheurs de l’Institut de recherche sur la santé, l’environnement et le travail (Irset) mettent en évidence un lien avec l’exposition au chlordécone, ce pesticide ultratoxique utilisé massivement dans les bananeraies et dont sont aujourd’hui imprégnés la quasi-totalité des Martiniquais et Guadeloupéens. Cinq ans plus tard, une nouvelle hypothèse, inattendue, émerge : les brumes de sable.
D’avril à octobre, les Alizés ramènent sur les Antilles des nuages de poussières chargés de particules fines en provenance du Sahara. Ces épisodes sont à l’origine de fréquentes et sévères alertes à la pollution atmosphérique. La Guadeloupe et la Martinique ont notamment été placées en alerte rouge pendant plusieurs jours fin septembre 2018.