Depuis quelques années, en Europe, une expression a surgi et s'est répandue à la vitesse d'une mèche : celle de "Grand Remplacement". Elle désigne le fait, selon ses promoteurs, que la population autochtone (et donc "blanche") d'Europe est en train progressivement mais inexorablement d'être remplacée par une véritable "invasion" de migrants venus d'Afrique noire et du monde arabe.
Cette idée a fait son chemin dans l'esprit des peuples européens au point que presque partout l'extrême-droite xénophobe et raciste gagne du terrain, s'imposant même au plan électoral comme en Hongrie et le mois dernier en Italie. Des groupes néo-nazis n'hésitent pas, en Allemagne, à parader ouvertement, clamant la prééminence de "la race blanche" et vouant aux gémonies les Juifs et les gens dits "de couleur". En France, le Front National n'est évidemment pas en reste.
Sauf que s'il y a des gens qui ont commis, en différents endroits de la planète, des "Grands Remplacements", ce sont bien les Européens ! Prenons l'exemple de l'Australie où un peuple noir, les Aborigènes, vivaient depuis 20.000 ans, étant ainsi l'un des peuples les plus anciens du monde. Les Anglais y ont débarqué au XIXe siècle, l'ont entièrement colonisée, non sans avoir massacré au passage les autochtones, parfois jusqu'au dernier comme dans l'île de Tasmanie située au sud de l'Australie. Aujourd'hui, ce qui reste des Aborigènes survit difficultueusement ans des réserves similaires à celles où croupissent, eux aussi, autre exemple de "Grand Remplacement", les Peaux-Rouges des Etats-Unis à savoir les Comanches, les Cheyennes, les Hopis ou les Sioux.
N'y a-t-il donc pas quelque indécence de la part des Européens quand ils parlent de "Grand Remplacement" ?...