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Au Brésil, la gestion de la pandémie vire au désastre

Par Thierry Ogier
Au Brésil, la gestion de la pandémie vire au désastre

Après avoir franchi le cap des 11.500 morts, le géant latino-américain ne parvient toujours pas à enrayer la progression du virus. Le président brésilien Jair Bolsonaro souhaite toutefois rouvrir les salons de coiffure et les salles de musculation. La tension politique grandit alors que le président est impliqué dans une affaire d'ingérence.

Les bégaiements du ministre de la Santé valent davantage qu'un long discours… Alors qu'il présentait les grandes lignes de sa stratégie pour gérer la pandémie à partir de critères techniques, Nelson Teich a été pris de court quand on lui annonça la dernière décision de Jair Bolsonaro : classer les salons de coiffures et salles de musculation au rang de « services essentiels » afin qu'ils échappent au confinement. « Cela représente un million d'emplois », justifie le président. Un véritable camouflet pour ce cancérologue, nommé ministre en pleine pandémie il y a à peine un mois. « Ca vient de sortir ? Il a dit ça maintenant ? » avant de se demander si cela émanait d'une décision du président ou du ministère de l'Economie.

Nelson Teich venait juste d'annoncer à la presse que le bilan des victimes était toujours en forte hausse avec 11.500 morts, près de 170.000 cas confirmés et un taux de létalité de 6,8 %. Certes, le décret présidentiel n'a qu'une valeur symbolique, car les Etats de la fédération et les municipalités ont le pouvoir de décider l'étendue du confinement, mais il pourra être exploité par ses partisans pour faire pression sur les collectivités locales.

En ordre dispersé

« Lockdown ». Le portugais du Brésil vient de s'enrichir d'un nouvel anglicisme sur fond de Covid-19. Le confinement total, similaire à celui qui a été appliqué en France avant le 11 mai, vient d'être imposé dans plusieurs villes durement touchées par la pandémie, comme São Luiz et Fortaleza dans le Nordeste, ainsi que dans la banlieue de Rio. Manaus, en revanche, s'y refuse.

Certaines mesures dites radicales ont par ailleurs une efficacité douteuse. São Paulo, la plus grande métropole du pays, a décidé d'interdire la circulation de la moitié des automobiles dans la ville depuis lundi. Résultat : les passagers se sont pressés dans les transports en commun, renforçant ainsi les risques de contagion.

« Si les mesures de confinement ne sont pas renforcées d'urgence, l'Etat devra adopter des mesures drastiques, comme cela s'est passé en Italie, sinon la situation va devenir insoutenable », affirme Renato Pedrosa, coordinateur du programme d'indicateurs de la science, technologie et innovation de la Fapesp, organe de recherche de l'Etat de São Paulo, à l'Agence Fapesp.

Semaine à haute tension

A Brasilia, dans les allées du pouvoir, on continue à nier le danger. Le ministre des Affaires étrangères Ernesto Araujó pourfend ainsi le « communavirus », affirmant que la pandémie est le résultat d'un complot communiste. Face à l'avalanche de critiques sur sa gestion de la crise, Jair Bolsonaro assure qu'il se maintiendra aux affaires jusqu'en 2027 (après un éventuel second mandat).

Dans l'immédiat, il doit se défendre d'accusations d'ingérence politique. Récemment limogé, l'ancien chef de la police fédérale a affirmé que Jair Bolsonaro lui avait préféré un commissaire avec qui il avait des « affinités ». La diffusion d'une vidéo, actuellement entre les mains de la justice, pourrait prouver cette ingérence et mettre Jair Bolsonaro sur la défensive.

Thierry Ogier (Correspondant à São Paulo)

 

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