Vous vous activez, vous peaufinez votre projet, vous vous interroger sur la politique culturelle à mener pour la mandature. Permettez-moi de vous rappeler qu’une bibliothèque publique n’est plus uniquement un lieu de conservation du savoir, car l’inclusion numérique et les comportements agissantes bousculent les pratiques. Une bibliothèque a une mission fondamentale qui est celle de l’apprentissage, de l’ouverture au monde et à la connaissance. Le besoin d’information reste vital et le Martiniquais doit pouvoir se retrouver dans la surabondance de l’information qui circule sur le Web. Nous vivons dans un monde où l’économie de l’attention et de la recommandation est primordiale, et c’est dans cet esprit d’ailleurs qu’agissent les réseaux sociaux.
Le mal développement des bibliothèques sur les territoires en Martinique et par voie de conséquence la lecture publique pourrait trouver ses fondements dans un certain essoufflement des établissements culturels, dont le développement tend à stagner, voire régresser fortement en termes d’investissement politique.
Certains d’entre vous n’hésitent pas en effet à investir pour bâtir de belles bibliothèques dites médiathèques, mais, hésiter à leur donner les moyens de fonctionner est un non-sens économique.
Le développement de la lecture est pour beaucoup d’élus l’affaire de l’école. La réduction de la fracture numérique repose sur des espaces numériques (cyberbases) le plus souvent distincts des bibliothèques. La lutte contre l’illettrisme s’appuie principalement sur des dispositifs d’actions sociales dans lesquels il est rare que l’on songe à insérer les bibliothèques même si les professionnels le souhaitent. Dans les communes, les bibliothèques ne sont pas toujours incluses dans les Directions de l’action culturelle, et quand elles le sont, elles ne sont pas forcément dotées de personnels qualifiés, ni d’un budget d’acquisition répondant à la norme.
Alors, face à ce constat, la lecture publique a besoin que vous usiez de votre énergie et de volonté politique à son développement pour répondre à l’inclusion numérique qui bouscule les pratiques de toutes les tranches d’âge.
Et voici quatre pistes de réflexion !
Alors Messieurs ayez de l’audace, sortez du lot ! Un projet bien réfléchi trouve son financement (DGD, CNL, Europe…). Pensez à vos enfants, petits-enfants ! Donnez-leur les moyens de se réaliser, de se développer ! Il y va de votre responsabilité de maire. Vous devez vous engagez dans cette politique publique culturelle pour faire en sorte que chaque administré ait accès aux informations nécessaires à ses besoins pour qu’il soit en mesure de comprendre, utiliser et partager l’information.
Lucien PAVILLA