Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

André Berthon, mémoire de RCI (Radio Caraïbes International)

André Berthon, mémoire de RCI (Radio Caraïbes International)

   Nous protégeons tout naturellement notre mémoire musicale, notre mémoire culinaire, notre mémoire vestimentaire, notre mémoire artisanale, notre mémoire littéraire etc...et bien évidemment notre mémoire historique (qui, pour d'aucuns, englobe toutes celles précédemment nommées), mais quid de notre mémoire radiophonique et télévisuelle ? S'agissant de cette dernière, les conditions déplorables de conservation de certaines émissions locales jusqu'à il n'y a pas très longtemps sur la plupart de nos chaînes à commencer par celle de l'Etat, ont fait que beaucoup ont disparu corps et bien. Ou alors sont enfouies, jusqu'à leur redécouverte un beau jour, dans d'antiques cassettes-vidéo que des téléspectateurs avisés auront enregistrées.

   La mémoire radiophonique, elle, est beaucoup plus fragile que son alter ego télévisuel car rares sont les auditeurs qui enregistrent des émissions en vue de les réécouter. Le fameux dicton latin qui dit que "les paroles s'envolent tandis que l'écrit reste" est beaucoup plus vrai s'agissant de la radio que de la télé. Aujourd'hui, il faudrait d'ailleurs le modifier comme suit : "...l'écrit reste ainsi que l'image" puisque l'homme a fini par inventer des appareils permettant de reproduire et de conserver l'image.
   C'est dire à quel point l'ouvrage du journaliste André BERTHON à propos de l'aventure de Radio Caraïbes est précieux. En effet, l'auditeur qui chaque matin ouvre son poste et le cale sur sa station préférée (à moins que celle-ci le soit déjà en permanence), en ignore l'histoire. Il est pardonnable : nombre de ses journalistes actuels aussi. Il est vrai que certains préfèrent ne pas savoir pour donner l'impression qu'ils sont des inventeurs alors qu'ils ne sont que des héritiers.
   C'est cet héritage que nous relate André BERTHON dans "RCI RADIO CARAIBES. Carnets secrets" publié chez CARAIBEDITIONS, ouvrage passionnant, étonnant, qui nous fait découvrir et redécouvrir des pans entiers de cette mémoire radiophonique déjà évoquée. La première chose qui frappe c'est que RCI fut une vraie aventure conduite par des personnages hors normes, de vrais aventuriers soit du business soit du journalisme. Personnages pour la plupart "métros" dans la phase de lancement et de développement de cette radio : Michel FERRY, Jean-Michel LEULLIOT, le très truculent Guy NOEL et son épouse Jeannette, Raymond MARCILLAC, Patrick MEYER, Luc TABAR (dit BALTHAZAR à l'antenne), Bruno MARION, Patrick CHESNEAUX et André BERTHON. Mais aussi des Antillais tels Jean-Claude ASSELIN DE BEAUVILLE, qui deviendra vite l'un des piliers de la radio, d'abord grâce à son brevet de pilote d'avion. En effet, au moment de son lancement, seul l'ORTF (devenu RF3 Martinique, puis RFO) avait l'autorisation d'émettre sur le territoire français et RCI a dû s'installer à Sainte-Lucie. On lira avec plaisir les péripéties de l'installation de la radio à Castries, le jonglage permanent avec un matériel de moindre capacité que celui de la radio d'Etat, le combat mené pour obtenir le statut de "radio périphérique comme RTL ou EUROPE 1, la concurrence acharnée et homérique avec Radio JUMBO (installée à Montserrat) et Radio ANTILLES etc...
   Les ventes et reventes successives de la radio par ses différentes propriétaires "métros" qui, pour certains, avaient tout largué en France (allant pour certains à vendre leur maison) pour pouvoir assouvir leur passion de la radio, la lutte pour obtenir une partie du marché publicitaire en Martinique, puis en Guadeloupe où la radio s'installera dans un deuxième temps, la place importante accordée au créole avec d'abord des animateurs saint-luciens, puis notre MANO national etc..., tout cela se dévore car peu connu et parce qu'André BERTHON écrit bien. Il sait captiver le lecteur et cet ouvrage se lit d'une traite. 
   On espère que la lecture de cet ouvrage incitera certains journalistes actuels de RCI, qui travaillent dans de bien meilleures conditions, à plus de modestie. Lisez "LES CARNETS SECRETS DE RCI" !...

Image: 

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.

Pages