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18 ans d’autonomie de Rodrigues: l’âge pour un vrai départ

18 ans d’autonomie de Rodrigues: l’âge pour un vrai départ

Aujourd’hui, l’autonomie de Rodrigues a officiellement 18 ans. L’âge de la majorité, l’âge d’une plus grande indépendance. Alors que le Premier ministre est l’invité d’honneur à cet événement, des Rodriguais estiment que l’autonomie n’est qu’une illusion. Ils veulent plus d’indépendance pour décider de leur avenir et de ce qui est bon pour leur île.

Rodrigues célèbre aujourd’hui ses 18 ans comme île autonome au sein de la République. C’est l’occasion d’un bilan. Le chef commissaire, Serge Clair, n’a pas répondu à nos questions envoyées par mail. Pour sa part, Johnson Roussety, qui a été chef commissaire de l’île, est de ceux qui plaident pour des changements en profondeur. Il estime que l’objectif de l’autonomie n’a pas été atteint. «Il est dit qu’un pays développé doit pouvoir fournir l’eau potable à sa population. Or, nous n’avons pas l’eau courante comme à l’île Maurice. On doit payer des citernes ou remplir des bidons. Lors de mon passage au gouvernement, j’avais jeté les bases pour améliorer le système de distribution d’eau, mais il y a eu un changement du gouvernement», dit-il.

Autre constat de l’ancien chef commissaire : le développement économique stagne. À part le tourisme, déclaret-il, il n’y a pas d’autres créneaux. Johnson Roussety, qui est économiste, affirme que Rodrigues dépend du budget accordé par le gouvernement national. Il estime qu’une île autonome devrait pouvoir gérer ses revenus fiscaux. Il regrette aussi que l’Assemblée régionale de Rodrigues peine à voter des législations, comme la loi l’y autorise. Selon les procédures, explique-t-il, le gouvernement régional peut voter un projet de loi, qui est ensuite envoyé au ministre de Rodrigues qui le soumettra au cabinet pour ensuite être adopté au Parlement. «J’ai essayé de le faire dans le passé, mais un membre du gouvernement d’alors m’avait fait comprendre que ce n’était pas la peine. Comment peut-on alors parler d’autonomie ?» se demande-t-il.

Par ailleurs, dans une interview accordée au journal rodriguais Kozé Rodrigues, le leader du MMM, Paul Bérenger, qui a œuvré pour l’autonomie de l’île en 2002 en tant que vice-Premier ministre d’alors, croit qu’il y a matière à amélioration. «Je sais que le peuple de Rodrigues est suffisamment mûr pour venir avec des propositions concrètes après 18 ans d’autonomie… Il faut entrer dans les détails de quels pouvoirs additionnels donner à l’Assemblée régionale, des relations entre l’Assemblée régionale de Rodrigues et le Parlement mauricien, et l’État mauricien, et de ce qui peut être amélioré. Certainement, après 18 ans d’autonomie, il y a des choses à améliorer», affirme-t-il à ce journal.

Le nouveau Minority Leader, Franceau Grandcourt, est également d’avis qu’il est temps de revoir la façon dont fonctionne le gouvernement régional. «Malheureusement, nous constatons qu’après 18 ans, l’autonomie n’a pas été la baguette magique qui a amélioré la vie des Rodriguais. Il faut une autonomie unificatrice au lieu de diviser. Sinon, nous n’allons pas avancer», dit-il. Plusieurs personnes influentes de l’île croient que Rodrigues peut mieux faire pour améliorer le quotidien de ses habitants. Ils proposent ainsi quelques pistes.

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